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28 août 2013 3 28 /08 /août /2013 22:04


De réforme des retraites en réforme des retraites, l’argument de l’augmentation de l’espérance de vie a servi à justifier l’augmentation de la durée de cotisation. Mais depuis 1993, date de la réforme Balladur, l’argument a tellement été usé qu’il commence à sentir sérieusement le réchauffé, voir le carbonisé.

De 1993 à 2012, la durée de cotisation a augmenté de 4.5 ans, tandis que l’espérance de vie à 20 ans des hommes augmentait de 4.4 ans et l’espérance de vie des femmes seulement de 2.7 ans ! Plus encore, l’espérance de vie en bonne santé, de 2005 à 2010 (seules statistiques disponible sur le site de l’INSEE) a augmenté de 0.3 ans pour les hommes et reculé de 0.8 ans pour les femmes !

Cotisation

Le gouvernement propose désormais d’augmenter la durée de cotisation à 43 annuités. Si on projette à 2014 le rythme actuel d’augmentation de l’espérance de vie, les hommes gagnent 3 mois et les femmes 2 mois d’espérance de vie par année. De plus les hommes gagnent 3 semaines et les femmes perdent 1 mois d’espérance de vie en bonne santé par année.

 

Ainsi, si la proposition de loi venait à être applicable en 2014 de 1993 à 2014, la durée de cotisation aurait augmenté de 5.5 annuités, tandis que l’espérance de vie des hommes n’aurait augmenté que de 4.9 années, celle des femmes d’à peine 3 années ! La durée de cotisation augmenterait pratiquement deux fois plus vite que l’espérance de vie pour les femmes !!!

 

De plus, dans ces conditions (espérance de vie en bonne santé de 61.5 ans pour les hommes, 63.5 ans pour les femmes, âge de départ à la retraite à taux plein à 65 ans et 43 années de cotisation), une majorité de salariés passeront les dernières années de leurs carrières professionnelles en mauvaise santé. Ceci dégradera encore plus leur santé et n’améliorera ni leur espérance de vie ni même les comptes de l’assurance maladie s’il faut être seulement cynique et comptable.

 

 

Au rythme actuel, l’allongement de la durée de cotisation n’est plus justifiable par l’augmentation de l’espérance de vie. Elle a déjà bien trop augmenté pour cela ! Elle n’a pour raison d’être aujourd’hui que le seul objectif politique : faire peser une part très importante du coût de la réforme des retraites sur les salariés.


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