Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
29 avril 2013 1 29 /04 /avril /2013 10:19

http://reseau.dynamique-frontdegauche.fr/sites/default/files/nous_on_peut072.jpgJ’entends souvent dire que le programme du Front de Gauche, tel qu’il fut développé dans « L’Humain d’Abord » est inapplicable dans le cadre de l’UE du Traité de Lisbonne ; et comme le FdG ne propose pas la sortie de l’UE, c’est au choix la preuve de son incohérence ou la preuve de sa duplicité.

C’est faire mine d’ignorer que le programme « L’Humain d’Abord » parle de « s’affranchir du traîté de Lisbonne » et parle d’une « désobéissance (qui) fera tâche d’huile ». Comment, si cela n’était pas détaillé dans le programme « L’Humain d’Abord » par manque de place, cela est détaillé dans l’ouvrage « Nous, on peut », de Jacques Généreux.

Bien sûr, une réforme de l’UE ne se fera pas par une négociation de salon entre dirigeants européens. Les pouvoirs des lobbys, les enjeux pour la sphère financière et industrielle sont trop important pour que les gouvernants qui les servent ne cèdent un pouce de terrain autrement que sous la contrainte.

Mais si un Etat était prêt à s’engager sans réserve dans la défense des intérêts de ses concitoyens, quitte à agir de manière unilatérale, il dispose en réalité d’importants leviers d’actions. Leviers qui pourraient ébranler l’UE et même forcer les autres pays à négocier un nouveau traité, sous la contrainte du double rapport de force d’un Etat qui ne s’en laisse pas faire et de leurs propres populations qui réclament la même chose pour elles mêmes. C’est ce que Jacques Généreux appelle « l’action subversive » à l’intérieur de l’UE.

Le compromis du Luxembourg, obtenu en 1966 par le Général de Gaulle – là aussi par une épreuve de force - stipule que lorsqu’un « intérêt vital » d’un pays est en jeu, il doit faire l’objet d’un compromis qui fasse l’unanimité, ce qui équivaut à un droit de véto officieux mais réel.

Ce compromis du Luxembourg peut permettre à un gouvernement d’invoquer légalement une clause d’exception à toute disposition du Traité de Lisbonne, dès lors qu’il estime que l’« intérêt vital » de son pays est en jeu. Le respect de la volonté du peuple, exprimée solennellement par un référendum serait bien évidemment un « intérêt vital » d’un pays.

A titre d’exemple, au pouvoir, le Front de Gauche appellerait (entre autre) à un référendum sur l’ouverture à la concurrence des services publics. En cas de victoire, en application du compromis du Luxembourg, le gouvernement FdG mettrait unilatéralement en œuvre une clause d’exception au Traité de Lisbonne concernant l’ouverture à la concurrence des services publics : Eau, Ferroviaire, Gaz, Electricité, Poste … Cette clause est légale et l’UE ne pourrait s’y opposer, même si cela ferait grincer des dents.

En usant ainsi systématiquement de son droit de véto, un Etat motivé pourrait rapidement complètement bloquer la machine européenne, tout en répondant aux aspirations de son peuple. Et il n’existe guère de moyens de rétorsions de l’UE, d’autant qu’il n’existe aucun mécanisme d’exclusion d’un membre de l’UE contre sa volonté.

http://fedepcf90.free.fr/L-humain-d-abord.jpgLe pouvoir de création monétaire des banques privées. La BCE est indépendante, et ne peut de part ses statuts prêter directement aux Etats ou racheter directement leurs dettes (même si elle y a fait une entorse en la rachetant indirectement aux banques privées). Elle limite également très sérieusement sa création monétaire au nom de sa mission de lutte contre l’inflation et se refuse à toute dévaluation. Mais la BCE peut également être  partiellement contournée.

L’essentiel de la création monétaire est aujourd’hui l’œuvre des banques privées : une banque peut prêter plus qu’elle ne possède, l’excédent est tout simplement de la création monétaire. Une banque doit posséder environs 8% (accord de Bale II) de fonds propres, y compris les prêts de la BCE ou d’autres Banques. Une Banque qui emprunte 1 € à la BCE peut en créer un peu plus de 10€ par la même occasion en les prêtant à un état, une collectivité locale, une entreprise.

Au pouvoir, le Front de Gauche doterait la Banque Publique d’Investissement (Banque totalement contrôlée par l’Etat) d’une licence bancaire puis lui donnerait mandat d’acheter directement la dette publique française à l’état Français à taux préférentiel. A titre indicatif, le taux Euribor de la BCE sur 12 mois est actuellement autour de 0.51%. Imaginons que la BPI emprunte 1€ à 0,51% à la BCE, elle pourrait prête  la France 10 € à 0.6%. On serait très, très loin des taux actuels des marchés financiers tout en maintenant un minimum de marge nécessaire au frais de fonctionnement de la BPI. Un tel mécanisme mettrait très rapidement un terme à toute pression des marchés sur la dette française !

Cette BPI pourrait également financer les entreprises privées avec un crédit sélectif, d’autant plus favorable aux entreprises que leur demande de financement est socialement utile (création d’emploi, investissement dans l’outil productif …)

Là encore, le mécanisme est totalement légal. Bien sûr, l’UE pourrait attaquer la BPI pour « concurrence déloyale » vis-à-vis des banques privées. Sauf que, en application du compromis du Luxembourg, la France pourrait demander une clause d’exception au nom de son « intérêt vital ».

D’autres part, l’UE elle-même s’est parfois affranchie de ses propres règles, ce qui créé des précédents exploitables. Au plus fort de la crise chypriote, l’UE a accepté de rétablir un contrôle sur les mouvements de capitaux chypriotes et de ponctionner directement les comptes bancaires chypriotes.

Au pouvoir, le Front de Gauche pourrait également rétablir un contrôle momentané des capitaux pour en interdire la fuite à l’étranger le temps que les réformes structurelles soient mises en place, exactement comme ce fut le cas en Chypre. Et d’une manière plus « douce » que ce fut le cas en Chypre, le Front de Gauche pourrait imposer un Emprunt Forcé pour remplacer sa dette actuellement sous le contrôle des marchés par une dette des épargnants français, la mettant ainsi encore plus à l’abri de la pression des marchés.

 Vous l’aurez constaté, il s’agit là de décisions pouvant être prise de manière unilatérale par la France, en totale contradiction avec l’esprit du Traité de Lisbonne, mais compatible avec ses failles réglementaires. Ces décisions permettraient l’application d’une grande partie du programme du Front de Gauche.

Mais surtout, elle mettrait une pression considérable sur les autres Etats membres, soumis au marché et à la monnaie unique. Car ces décisions unilatérales de la France impacterait forcement leurs économies, les obligeants à venir s’asseoir à la table des négociations pour trouver un véritable compromis.

http://pcfevry.hautetfort.com/media/02/02/470743445.jpgEt surtout, cet exemple français serait un signal d’espoir qui donnerait une force nouvelle aux protestations qui s’élèvent partout ailleurs en Europe. Il n’y a qu’à voir le niveau élevé de protestation à l’heure actuelle en Grèce ou en Espagne (je pense aux Indignados, aux récentes manifestations) pour voir qu’avec l’exemple qu’une autre politique est possible en Europe, la pression populaire pourrait obliger leurs actuels gouvernements à céder à la pression de leurs propres population.

Ceci pourrait entraîner un effet domino qui pourrait effectivement permettre un basculement en Europe. En tout cas, ça vaut le coup d’être tenté avant de dire que c’est impossible.

Ceci pour dire que « Nous, on peut » transformer la France et la VIème République dans un sens favorable au peuple, « de gré ou de force, la force de la loi » comme se plait à le dire Jean-Luc Mélenchon.

Partager cet article
Repost0
18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 23:03

http://95.pcf.fr/sites/default/files/imagecache/image/tscg_8.pngLe Front de Gauche doit-il se positionner dans une « majorité de gauche » ou bien dans une « opposition de gauche » au gouvernement et au PS ? La question est en débat au sein du Front de Gauche, même si la position officielle est celle d’une « majorité du peuple de gauche », hors de la majorité gouvernementale et parlementaire. Pourtant, au vu des débats auxquels j’ai pu assister, delà des mots, les uns et les autres partagent pratiquement une même analyse, en déduisent pratiquement les mêmes actions à mener et ne divergent que sur une question de posture symbolique ; même si elle a également son importance.

Une analyse critique de la position du gouvernement largement partagé

Jean-Luc Mélenchon, co-président du Parti de Gauche qualifie le premier ministre de « social-menteur », le texte au 36ème congrès du PCF présenté par la direction sortante qualifie la politique gouvernementale de « social-libéralisme ».

Le Front de Gauche est totalement opposé à la politique d’austérité mené par le gouvernement, et très critique vis-à-vis de tous ses reculs et atermoiements face aux puissances financières, au patronat : amendement pigeons, rapport Gallois, non-nationalisation de Florange, etc … (cf. mon article « le PS n’est plus de gauche »).

Ce constat est largement partagé par la base de l’ensemble des partis membre du Front de Gauche, y compris le PCF autrefois allié de gouvernement traditionnel du PS.

Des moyens d’actions largement partagés.

http://95.pcf.fr/sites/default/files/imagecache/grille/tscg6.pngDurant les six premiers mois de la législature, les parlementaires du Front de Gauche, très majoritairement communistes, ont tenté de peser sur la politique du gouvernement par le travail parlementaire, en déposant des amendements. Ceux-ci sont systématiquement rejetés par la majorité socialiste. Les sénateurs socialistes ont même rejeté au budget 2013 des amendements qu’ils avaient approuvés, alors dans l’opposition, au budget 2012 présenté par le gouvernement Fillon !

On peut faire aujourd’hui le constat, et il est partagé jusque parmi les députés communistes que j’ai pu interroger : il y’a un total refus du PS de prendre en compte les propositions du FdG au parlement.

Face à ce blocage total, le FdG organise la construction d’un rapport de force «par l’implication citoyenne » ou « dans la rue », selon les termes que chacun voudra employer : appel à manifester contre le TSCG ou Notre Dame des Landes, marche en soutien aux ouvriers de Florange ; campagne du PCF contre l’austérité avec tracts et pétitions, en sont quelques exemples.

Cette stratégie de construction d’un rapport de force ne serait pas tellement différente si le FdG avait en face de lui, non pas un gouvernement « de gauche », mais un gouvernement de droite. Et elle est là encore largement partagée par la grande majorité au sein du Front de Gauche.

Alors, dans la majorité du peuple de gauche ou dans l’opposition de gauche ?

Tenant de la « majorité du peuple de gauche » et de l’ « opposition de gauche » partagent une même analyse critique du gouvernement socialiste, partagent la même nécessité de la construction d’un rapport de force contre ce gouvernement.

Reste une différence sémantique : faut-il se considérer comme des « ayants droits » de la victoire de F. Hollande, dans la « majorité du peuple de gauche » néanmoins critique vis-à-vis de la majorité parlementaire et gouvernementale ? Ou faut-il se considérer comme étant une « opposition de gauche » à un gouvernement trop « centriste » ou « social-libéral » ?

Il ne s’agit en fait que d’un débat entre deux stratégies différentes pour parvenir à un même but politique : construire le rapport de force le plus efficace possible face au PS.

Pour les tenants de la « majorité du peuple de gauche », le PS est considéré comme le principal parti de gauche par le peuple de gauche et convaincre que le PS n’est plus de gauche est impossible. Donc, si sa politique venait à être un échec, elle serait l’échec de l’ensemble de la gauche, et il entrainerait le Front de Gauche avec lui. L’extrême droite apparaîtrait alors que la seule alternative encore possible, la droite classique (N. Sarkozy) et la gauche (F. Hollande) ayant échouées. Pour construire une mobilisation efficace du peuple de gauche qui permette de changer le cap de la politique gouvernementale, il faut donc inventer le concept de « majorité du peuple de gauche » et d’ «ayant-droit » qui permet la critique d’un gouvernement de gauche tout en restant soi même de gauche, sans effrayer l’électeur de gauche.

Pour les tenants d’une « opposition de gauche » (dont je suis), le PS n’est plus un parti de gauche. Si sa politique venait à être un échec, il ne doit pas devenir l’échec de toute la gauche pour justement éviter d’ouvrir le chemin à l’extrême droite. Il faut faire émerger l’idée qu’à un échec de la social-démocratie, il pourrait exister une alternative de gauche anticapitaliste. Mais il ne s’agit pas d’avoir pour stratégie d’espérer, d’attendre, de favoriser un échec qui enfoncerait le pays et la population pour de nombreuses années afin d’apparaître en sauveur. Il s’agit surtout de réorienter le cap, en imposant dès aujourd’hui les solutions anticapitalistes et non les solutions sociales démocrates et pour cela, il faut l’énoncer clairement, l’afficher et l’assumer. Il faut dire : « la politique du gouvernement n’est pas une politique de gauche. Si vous voulez que la gauche réussisse, il faut faire une vraie politique de gauche, celle du Front de Gauche ». C’est ce discours qui sera, je crois, le plus mobilisateur et le plus à même de créer le rapport de force capable de changer le cap de la politique gouvernementale.

Je ne prétends ici à aucun caractère d’exaustivité ou de représentativité, juste à faire état des débats auxquels j’ai pu assister comme militant PCF et du FdG dans mon entourage.

Partager cet article
Repost0
24 novembre 2012 6 24 /11 /novembre /2012 14:19

http://www.ouest-france.fr/of-photos/2012/11/08/SIGE_mariagetous_apx_470_.jpgNe pas autoriser la procréation assistée, sous peine de choquer un peu plus la partie la plus conservatrice de notre société, relèverait, si on regarde au fond des choses, d’une grande incohérence.

Qu’est ce qui peut légitimer ou non, d’autoriser la procréation assistée pour les couples de même sexe ? L’intérêt supérieur de l’enfant à naître. Hors qu’en est-il de l’intérêt de cet enfant à naître ? Raisonnons par l’absurde et imaginons qu’effectivement, l’équilibre psychologique de l’enfant soit gravement déséquilibré par le fait d’être élevé par deux parents de même sexe.

Rappelons qu’aujourd’hui, un homme ou une femme peut se découvrir homosexuel après avoir eu un enfant. Faut-il alors lui retirer l’autorité parentale dès lors qu’il se met en couple avec une personne du même sexe ?

Rappelons qu’une femme bisexuelle peut avoir un enfant d’un homme, tout en vivant en couple avec une femme. Faut-il l’avorter de force ?

Poussons le bouchon encore plus loin. S’il faut vraiment « un homme et une femme » pour l’équilibre du développement de l’enfant, que dire de ces enfants qui ne grandissent qu’avec un seul parent, l’autre étant décédé par exemple ?

Sans aller jusqu’à ces extrêmes, on pourrait estimer que puisque ces enfants sont déjà né, ou du moins conçus, il faut faire avec. Mais alors, si la société estime que ces enfants sont amenés à grandir dans un environnement psychologique fragile, le minimum serait de les faire suivre par les services de l’Aide Sociale à l’Enfance. Il n’en est rien, et heureusement !

Ce raisonnement par l’absurde démontre que la société estime déjà qu’un enfant peut grandir normalement dans des environnements familiaux divers : couple hétérosexuel, homosexuel, famille recomposée, famille monoparentale.

Autoriser la procréation assistée pour les couples homosexuels n’est en rien une nouveauté du point de vue de l’intérêt de l’enfant par rapport à la multiplicité des situations familiales déjà existantes. Il n’y a aucune raison de ne pas l’autoriser. Un enfant voulu et désiré par un couple homosexuel sera dans un environnement psychologique toujours bien plus sain que certains enfants non désirés dans des couples hétérosexuels.

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2012 5 16 /11 /novembre /2012 15:47

LogoPS.jpgLa campagne électorale de François Hollande avait commencé par un « mon ennemi, c’est la finance », qui s’est rapidement transformé en un «  I’m not dangerous » devant la City. La parole présidentielle est désormais qu’il faut assurer « la crédibilité de la France sur les marchés financiers ». Que de chemins parcourus sur la longue route qui mène du socialisme au libéralisme. Mais François Hollande et avec lui le Gouvernement Ayrault et le Parti Socialiste touchent au but !

Car au-delà des mots, il y’a les actes. Et à ce titre la conférence de presse du Président de la République n’a pas incarné un tournant, mais a été l’aveu de ce qui se fait depuis le début du quinquennat.

Il y’a eu d’abord la ratification du TSCG (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance). Il faut  rappeler que ce traité est au mot prêt celui négocié par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, qu’il entérine la règle d’or et l’objectif des 3% de déficit budgétaire et même de 0.5% de déficit structurel. C'est-à-dire qu’il impose une politique d’austérité à toute l’Europe. Le vote conjoint de la droite, du centre et du PS sur ce texte entérine le ralliement du PS au cadre de pensée libéral.

Il y’a eu ensuite l’affaire des « pigeons ». Jamais un lobby, un groupe de pression patronal n’aura eu aussi peu besoin de faire pression sur un gouvernement de gauche pour lui faire manger son chapeau. C’est symbolique, mais cela montre la capacité de résistance du gouvernement aux pressions patronales !

Le gouvernement passe ensuite à une politique d’austérité, moins vigoureuse que dans d’autres pays européens, moins vigoureuses que celles rêvées et mise en œuvre par le FMI dans d’autres parties du monde, mais qui procède de la même logique libérale. M. Ayrault a beau s’en défendre, quand on gèle les dotations aux collectivités locales, quand on gèle les salaires des fonctionnaires, lorsqu’on poursuit la baisse du nombre de fonctionnaires initiée par la droite (à l’exception de quelques ministères « sanctuarisés »), cela s’appelle bien une politique d’austérité.

Il y’a surtout le rapport Gallois, ses préconisations et leurs traductions dans la politique gouvernementale. Disons le tout net, le gouvernement franchit le Rubicond et prend des positions de principes qui sont celles de la droite et de ses valeurs.

Que propose le gouvernement ? De diminuer les charges patronales en le finançant par l’augmentation de l’impôt le plus socialement injuste, celui qui touche prioritairement les classes les plus défavorisées : la TVA. Ceci s’appelle la politique « de la demande », qui constitue un des marqueurs définissant une politique de droite.Il s’agit de favoriser la production des entreprises pour augmenter la croissance, en espérant que des miettes en retomberont sur les salariés.

A l’inverse, la gauche se définit par la politique « de la demande » : favoriser le pouvoir d’achat des salariés, la commande et l’investissement public pour doper la croissance et l’économie.

Donc oui, on peut dire aujourd’hui que le Parti Socialiste n’est plus un parti de gauche. C’est un parti « démocrate », ou de la « troisième voie » (ni droite ni gauche) théorisé par  M. Blair en son temps et dont François Hollande s’est toujours réclamé. Mais cette ligne  n’est plus celle d’un parti de gauche.

Partager cet article
Repost0
29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 12:47

http://caricatura.no.sapo.pt/caricaturas/politicos/Nicolas_Sarkozy.jpgOn se souvient des grands discours du président Sarkozy voulant « moraliser le capitalisme », des trémolos dans la voix. Durant son mandat, il a ainsi successivement déclaré vouloir ainsi un partage des bénéfices des entreprises à hauteur d’1/3 pour les salariés, 1/3 pour les actionnaires, 1/3 pour l’investissement ; puis annoncé une loi pour inciter les entreprises faisant des bénéfices à verser une prime pouvant aller jusqu’à 1 000 € par salarié. On sait ce qu’il en est advenu. Néanmoins, le récent versement du dividende salarial à la SNCF tombe à point nommé pour illustrer cet énième mensonge présidentiel à quelques semaines des élections.

A défaut d’imposer ses vues au patronat privé, on aurait en effet au moins attendre de l’état qu’il applique ces annonces aux entreprises publiques. La SNCF vient de verser son dividende salarial sur les résultats de l’année 2011 (1 057 millions d’€uros). La prime sera de 400€ par cheminot, ce qui met – certes - toujours du beurre dans les épinards.

Néanmoins, on notera, qu’étant donné le contexte de crise, la SNCF a décidé – dans sa grande générosité - d’augmenter ce dividende de 4% à 5.7 % des bénéfices annuels, soi tde 280 € à 400 €. Mais si le président avait appliqué sa fameuse règle des 1/3 aux entreprises d’état, où rien ne l’en empêchait, c’est 352 millions d’€uros que la SNCF aurait du reverser à ses 150 000 cheminots, soit un dividende d’environs 2 300 € / agents. Ou à minima la fameuse prime de 1 000 €.

Au-delà de montrer une fois l’incroyable capacité de notre président à ne pas faire ce qu’il dit, cet exemple simple et rapide illustre le fait qu’en terme de partage des richesses, il y’a de quoi faire dans ce pays. Les salariés n’ont pas à se serrer la ceinture quand nombre d’entreprises font des bénéfices plus que raisonnables. Et encore, je ne parle là que de la SNCF, pas d’une entreprise du CAC 40 aux résultats mirobolants. 

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2011 1 07 /11 /novembre /2011 09:37

450px-Dette_b4de-5feb1.JPGPoids de la dette et PIB

 Le rapport poids de la dette / PIB sert à comparer la dette d’Etats ayant des niveaux de richesses différents. Mais ce rapport n’a pas de valeur absolue. La Grèce était au bord de la faillite, nous a-t-on dit, avec un endettement de 125% du PIB. Le Japon est endetté à hauteur de 200% du PIB sans connaître pareille crise de la dette. En effet, au Japon, les ménages japonais – peu susceptibles de spéculer – possèdent la majeure partie de la dette japonaise. En Grèce ce sont les banques – fortement susceptible de spéculer – qui possèdent la majeure partie de la dette grecque.

 Mais revenons à la comparaison avec un ménage. Pour un Etat, on compare donc le montant total de sa dette à la richesse annuelle produite par le pays. Si on maintient la comparaison avec un ménage, il faudrait comparer le montant total des emprunts d’un ménage à ses revenus annuels. Dans mon cas, avec un revenu global de mon couple de 4 500 € / mois, je me suis endetté à hauteur de 150 000 € sur 20 ans pour acheter un logement. Rien d’exceptionnel, si ce n’est un revenu plutôt confortable. Je suis néanmoins endetté à 2 777 % de mon revenu annuel, soit 32 fois plus que l’Etat français ! Et je suis très loin d’être en surendettement.

 

Pour un ménage, on utiliserait plutôt le ratio mensualités / salaire mensuel. Les mensualités de remboursements de mes prêts sont de 22%, très loin des 33%, taux maximum légal pour un prêt. Pour l’Etat, la charge de la dette n’est que de 14.5%. Au petit jeu de la comparaison, si elle avait un sens, l’Etat français serait un ménage relativement peu endetté.

 

Enfin, rappelons que la moyenne des titres de la dette française est d’un peu plus de 7 ans. Pour avoir une idée de ce que pèse la dette par rapport à la vitalité de l’économie française, et non pour la comparer à la dette d’autres Etats, on pourrait comparer le montant de la dette à la richesse produite sur la durée où celle-ci court. On aurait alors une dette de 12% du PIB durant la période moyenne (7 ans) où court la dette.

 

Ainsi, le poids de la dette est donc de 12% du PIB produit durant la période où court la dette et la charge de la dette est de 14% du budget de l’Etat. Pas de quoi s’affoler pour la France, donc !

Le fardeau aux générations futures

Chaque nouveau bébé naît avec une part de la dette de 25 000 € (Les 1 650 milliards d’euros de dettes divisés par les 65 millions de français). Horreur ! Sauf que si la France a un passif, les dettes, elle a aussi des actifs. Chaque bébé français naît propriétaire d’une partie du TGV, des centrales nucléaires, des hôpitaux, des musées, des commissariats de polices, des écoles, lycées, collèges, écoles, crèches et universités… Chaque bébé aurait également pu naître propriétaire d’une part des autoroutes ou des avions d’Air France, de France Telecom si tout cela n’avait pas été privatisé. En termes de legs aux générations futures, les privatisations pèsent lourd.

Donc, nous ne léguons pas que des dettes à nos enfants. Nous leurs léguons aussi ce que l’emprunt a permis de construire. Si une nouvelle ligne de TGV bénéficie à tous ceux qui naîtront pendant les 50 prochaines années, n’est-il pas légitime qu’ils en payent également une partie – par l’emprunt qui leur est « légué ».

C’est légitime, mais aussi indispensable. Sans emprunt, nous ne pourrions pas construire les investissements nécessaires pour l’avenir.

 

Pour reprendre la comparaison avec un ménage, difficile à l’immense majorité de la population d’acheter un logement sans emprunter (quand emprunter est possible). Sans emprunt, nous serions tous locataires, et nous ne pourrions pas avoir l’espoir de transmettre un héritage à nos enfants.

 

Il en va de même pour l’emprunt de l’Etat : L’emprunt permet de financer les investissements que nous léguerons collectivement à nos enfants. En ce sens, il est légitime pour construire et préparer l’avenir.

La dette perpétuelle

Aucun ménage ne devrait être en déficit permanent. Pourquoi un Etat pourrait-il l’être, nous dit-on ? Rappelons le encore une fois, l’Etat n’est pas un ménage.

Un Etat ne fait pas faillite

Une entreprise peut faire « faillite », un ménage peut être en « faillite personnelle ». Après tous les recours épuisés, une décision de justice peut permettre de saisir les biens pour payer les créanciers, imposer un prélèvement à la source des revenus pour un ménage.

Mais si un Etat n’est plus en mesure de rembourser ses dettes ? Aucune instance supranationale, type ONU, OMC, FMI ou autre n’a le pouvoir d’envoyer les « huissiers » privatiser de force les biens d’un état souverain. L’UE n’a pas plus ce pouvoir. : avec toutes les pressions qui ont pu s’exercer sur le 1er ministre grec, tous les plans de rigueurs ont dû être avalisés par le Parlement grec pour avoir force de loi. Et même dans le carcan du traité de Lisbonne, un Etat a toujours la possibilité de retirer sa signature des traités internationaux et de recouvrer sa pleine souveraineté.

Ainsi, dans les 15 dernières années, de nombreux pays ont « fait défaut » : la Russie, l’Argentine, l’Islande… Ces pays existent toujours. Ils ont connu une période de difficulté économique, mais ils remontent où ont remonté la pente.

Enfin, il est préférable qu’un être vivant rembourse ses dettes avant de mourir. Mais un Etat est éternel. Où du moins, il n’a pas d’espérance de vie perceptible et n’a pas à se soucier de ce qui arrivera s’il venait un jour à être emporter par une révolution où une guerre. Il n’y a aucune échéance à laquelle il doive avoir remboursé la totalité de ses dettes.

Le déficit et la croissance

Par ailleurs, le salaire d’un ménage ne croît pas de manière régulière. Certes, un salarié négocie avec son employeur. Mais le résultat est, au mieux, incertain. Pour un Etat, il y’a la croissance. Lesrevenus annuels d’un Etat peuvent augmenter chaque année en fonction de la croissance. Cetteaugmentation prévisible et régulière des revenus d’un Etat change profondément la perception de la dette.

Pour l’expliquer, passons par un exemple :Imaginons un pays qui a des recettes à l’année N de 100, des dépenses de 101, un PIB de 1000 et une dette de 500 et une croissance de 3%. Avec un taux d’intérêt de 3%, les intérêts de la dette sont de 15, soit 15% du budget de l’Etat. Le budget réellement disponible après paiement des intérêts est donc de 85.  L’Etat a un déficit de 1% par an, et un taux d’endettement de 50% du PIB.

A l’année N+1, le PIB est de 1030, les recettes sont de 103. Le montant de la dette est désormais de 501 et les intérêts sont de 15.03.

Le budget réellement disponible après paiement des intérêts est donc de 87.97, le taux d’endettement est désormais 48.6%.

Avec un budget en déficit de 1%, mais une croissance de 3%, le budget disponible pour l’Etat a donc augmenté de 2.97% et le taux d’endettement a diminué de 1.4% du PIB.

Cette rapide démonstration prouve qu’un léger déficit, inférieur à la croissance ne pose pas de risque économique majeur – du moins tant qu’un Etat reste globalement en croissance.

Ce phénomène a eu lieu en France, dans les années Jospin. Bien qu’avec un déficit de 1.5%, la France a vu son taux d’endettement diminuer de 59 % du PIB en 1999 à 57.1% du PIB en 2001.

Les revenus d’un ménage et les revenus de l’Etat.

Un Etat se devrait de gérer ses revenus comme un ménage. Mais il n’y a aucune comparaison possible. Les revenus d’un ménage, ce sont les salaires ; ces dépenses, ce qui est nécessaire à sa vie et à son bien être. Les revenus d’un Etat, ce sont le produit des impôt ; les dépenses, ce qui est nécessaire à l’activité économique et à l’intérêt général.

Les mêmes exigences ne peuvent s’appliquer.

Par contre, pour un ménage comme pour un Etat, un déficit peut se résorber de deux manières : réduire les dépenses, ou augmenter les recettes.

Diminuer les recettes :

Un ménage peut décider de réduire ces dépenses, gérer son budget « avec rigueur ». Un ménage peut toucher à ce qui est nécessaire à son bien être, tant qu’il n’atteindra pas le minimum nécessaire pour vivre. La qualité de sa vie s’en ressentira. Mais ses revenus resteront inchangé, quoi qu’il arrive.

Un Etat peut appliquer une politique de rigueur, diminuer ses dépenses. Mais un grand nombre des dépenses d’un Etat sont nécessaires, directement ou indirectement, à l’activité économique. Et donc, la conséquence d’une politique de rigueur peut être dans bien des cas de réduire l’activité économique, et donc de réduire les recettes de l’Etat et donc d’aggraver au contraire son déficit. A l’inverse d’un ménage, une politique de rigueur peut diminuer les revenus d’un Etat.

Ainsi, une réduction des dépenses type « gel ou réduction du salaire des fonctionnaires » va directement réduire le pouvoir d’achat de la population, ce qui va diminuer la consommation et faire baisser les revenus de la TVA.

Ainsi une réduction des dépenses type « économie dans le secteur hospitalier » pourrait avoir des répercussions sur la santé publique, avec augmentation des arrêts maladies, diminution de la productivité dans les entreprises et donc là encore, réduction des revenus de l’Etat. Il en va de même pour l’éducation nationale ou la recherche.

Diminuer les dépenses est une solution pour un ménage à la limite du surendettement. Pour un Etat victime d’une dette importante, cela peut au contraire agraver la crise. L’exemple grec est à cet égard flagrant. Après deux ans et 7 plans d’austérité, la Grèce est en récession, sa dette est passée de 125% à 160% du PIB.

Augmenter les recettes.

Un salarié ne peut pas aller voir son employeur en lui disant : « Je suis en déficit, donc je veux que vous augmentiez mon salaire ». L’argument risque de ne pas particulièrement émouvoir l’employeur.

Un Etat peut décider d’augmenter ses revenus. Il ne le demande à personne, il lui suffit de l’imposer par la loi.

Un Etat peut lever des impôts nouveaux,

Un Etat peut créer de la monnaie (« faire tourner la planche à billet » ). Certes, les traités européens l’interdisent pour les pays de la zone euro. Mais ce sont des traités librement consentis par les Etats Membres. Ils ont ensemble le pouvoir de signer un nouveau traité autorisant la BCE à recourir à la création monétaire, où individuellement de quitter la zone euro pour recouvrer cette capacité via les banques centrales.

Un Etat peut mener des politiques améliorant la croissance (notamment via des investissements financés par l’emprunt). Un emprunt à un moment donné permet de générer un surplus de croissance et donc des recettes nouvelles qui permettront d’amortir l’emprunt et plus.

Bien sûr, tout n’est pas simple. Certains nouveaux impôts peuvent avoir un impact négatif sur la croissance, tout comme certaines réductions de dépenses. Battre monnaie peut créer de l’inflation… Mais les possibilités existent.

Si un salarié ne peut pas augmenter ses recettes, un Etat peut s’en donner les moyens

 A tous les niveaux, la comparaison entre le budget d’un Etat et celui d’un ménage est donc sans objet.

Posons-nous plutôt les questions qui comptent pour un Etat : 

  • Quel endettement permet au final de favoriser la croissance, de dynamiser l’économie et est donc productif et positif ?
  • Quelles dépenses n’ont aucune efficacité ni économique ni conforme à l’intérêt général ?
  • Quelles recettes nouvelles peuvent être mobilisées sans péjorer l’activité économique ni nuire à l’intérêt général ?
Partager cet article
Repost0
30 août 2011 2 30 /08 /août /2011 22:17

GreceLa crise de la dette hante l’Union Européenne et la Zone Euro depuis plus d’un an. Et elle ne semble pas prête de se terminer. Pourtant, l’Union Européenne n’a pas ménagée ses efforts avec deux plans d’aides à la Grèce, la création du Fonds Européen de Stabilité Financière et même le rachat d’obligations par la BCE en violation des traités européens. Mais rien n’y fait. La Grèce est toujours au bord du gouffre. De nombreux analystes doutent de la capacité de la Grèce à pouvoir un jour payer ses dettes en l’état, d’autres pays sont menacés et pas des moindres comme l’Italie ou l’Espagne. La France elle-même s’inquiète pour sa note ‘AAA’ auprès des agences de notations.

 

Pour toutes réponses, les gouvernements n’ont qu’un dogme libéral : toujours moins d’Etat, toujours plus d’austérité et de rigueur. Ainsi, les états de l’UE se sont volontairement dessaisis d’un certain nombre de pouvoirs régaliens indispensables pour la gestion économique d’un pays. Cela se traduit principalement par l’indépendance et les règles qui entourent la Banque Centrale Européenne et la Zone Euro :

  • La BCE ne prête pas aux Etats, mais seulement aux banques privées !
  • Seule la BCE a le pouvoir de dévaluer l’Euro,
  • La BCE et les banques privées ont un pouvoir de création monétaire, mais pas les Etats.

Ainsi, la Grèce se retrouve tout à la fois incapable de :

  • dévaluer sa monnaie,
  • Emprunter directement à la Banque Centrale à un taux acceptable,
  • Créer de la monnaie,
  • Annuler unilatéralement sa dette

En restant dans le cadre d’une politique capitaliste ultralibérale, il ne reste à la Grèce qu’une solution : l’austérité. Et le plan de rigueur a été extrêmement sévère : réduction du déficit de l’Etat de 6% du PIB, réduction moyenne des salaires de 9%, des retraites de 10%, réduction des importations de 29%, hausse de la TVA de 2%, augmentation de l’âge de départ à la retraite de 5 ans,  pour ne prendre que ces exemples.

Pourtant, cela n’a pas fonctionné. Les marchés financiers continuent d’imposer des taux d’intérêts à la Grèce extrêmement élevés, 14.8% quand l’Allemagne emprunte à 2.9%. Et surtout, le montant de la dette n’a fait qu’augmenter : il était de 125% du PIB en 2009, il est de 158 % du PIB après un an d’austérité, soit 350 milliards d’Euros !

La Grèce n’a donc aucune chance de pouvoir payer un jour sa dette en suivant cette voie. Les analystes estiment qu’il faudrait à la Grèce un excédent budgétaire de 6% du PIB par an pour y parvenir. Un tel niveau d’excédent n’a historiquement jamais été obtenu par aucun pays, autrement que par la rente pétrolière. Et la Grèce part de très bas, puisqu’elle avait un déficit de 14% du PIB avant l’austérité. Après l’ensemble des mesures extrêmement sévère énoncées ci-dessus, elle reste toujours à 6% du PIB de déficit. Réduire encore le déficit de 12% du PIB est donc impossible.

Et ceci d’autant plus que l’ensemble de la zone euro est dans une croissance molle, les mesures d’austérités enfoncent la Grèce dans la récession (-4% en 2010, -2.5% en 2011) tandis que le chômage explose a 12% et atteindra vraisemblablement 15% en 2012

 

On le voit avec la Grèce, les mesures d’austérités mènent à l’impasse. Comme elles ont menés à l’impasse les pays d’Amérique Latine dans les années 70-80, comme elles mèneront la France et le reste de l’UE si elles sont là encore appliquées.

De plus, si la Grèce est réellement étranglée par sa dette, tel n’est pas le cas de la France. Les intérêts annuels que doit payer la Grèce sont d’un niveau tel qu’ils ne laissent plus aucune marge de manœuvre. En France, nous n’en sommes pas encore là. Mais la crainte d’un sort « à la grecque » sert d’épouvantail pour faire passer dans l’opinion des réformes de droite qui susciteraient une levée de bouclier autrement. La réforme des retraites étaient déjà justifiée par la nécessité de garder la confiance des agences de notations. Combien suivront ?

 

Pour sortir de cette crise, il faut d’autres solutions. Il faut que les Etats cessent d’avoir pour unique baromètre la « confiance des marchés » et pour unique horizon le « triple A » des agences de notations.

D’autres solutions sont possibles. En 2001, l’Argentine a annulé unilatéralement sa dette, a rompu avec les logiques libérales de privatisations. Et cela n’a pas été la « fin du monde ». Deux ans plus tard, le pays négociait un accord avec le FMI et retournait sur les marchés, sa santé financière retrouvée.

D’autres solutions existent. Le Front de Gauche en propose, et je les détaillerais dans un prochain billet.

Théoriquement, en tant qu’Etat souverain, la Grèce pourrait prononcer unilatéralement un moratoire sur sa dette extérieure. Néanmoins, les conséquences d’un défaut de la Grèce se ferait ressentir sur les autres Etats de la zone euro. La pression politique des autres Etats sur la Grèce est donc extrêmement forte pour qu’elle n’y recoure pas de manière unilatérale. Intégrée à l’Union Européenne, la Grèce ne peut pas se soustraire à cette pression.

Taux d’intérêt « bund » sur 10 ans au 15 juillet 2011.

Partager cet article
Repost0
6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 22:37

 

Depuis le moi de mai 2011, le spectre du 21 avril 2002 revient en force dans la sphère médiatique. Se faisant les avocats du Parti Socialiste, on trouve de nombreux journalistes et intellectuels de gauche pour appeler les potentiels candidats de gauche à se retirer au profit du seul candidat socialiste. Les mêmes appelleront sans doute les électeurs à voter « utile » pour le candidat socialiste dès le 1er tour quand le moment sera venue. C’est une fausse bonne idée :

 2002 et la dispersion des voix.

 La multiplication des candidatures à gauche est accusée d’avoir fait perdre d’un cheveu la 2ème place du 1er tour des présidentielle à Lionel Jospin (16.18% pour Lionel Jospin, 16.86% pour Jean-Marie Lepen). Je m’inscris en faux :

 Il y’avait 8 candidats à gauche en 2002, 5 en 1995, 7 en 2007. La gauche a toujours été très divisée au 1er tour, guère plus en 2002 que lors des autres élections présidentielles. Mais surtout, il y’avait également 8 candidats à droite en 2002, contre 4 en 1995, 5 en 2007.

La droite était donc tout autant divisée en 2002 que la gauche, alors qu’elle est traditionnellement un tout petit peu moins divisée que la gauche lors des élections présidentielles.

 En 2002, avec autant de candidat à gauche et à droite, ce sont deux candidats de droite qui sont arrivés en tête. La somme des voix de gauche était de 42.89% au 1er tour, bien insuffisant pour gagner une élection présidentielle – quelqu’aurait été le score du 1er candidat à gauche.

 Ce n’est pas la dispersion des voix de gauche qui a entraîné le 21 avril 2002. Il me semble que c’est au contraire la déception du bilan des années de gouvernement Jospin, et peut-être une mauvaise campagne médiatique du candidat Jospin lui-même qui sont à l’origine du 21 avril.

 1981 et le programme commun

 Aujourd’hui, pour conjurer le 21 avril 2002, on nous propose un candidat unique à gauche et un programme commun, alors que avons fêter le mois dernier le 30ème anniversaire de l’élection de François Mitterand, le 10 mai 1981.

 Mais qu’était le programme commun ? C’était un espoir de changement radical de la société : retraite à 60 ans, 5 semaines de congés payés, réduction du temps de travail, abolition de la peine de mort.

 Le Parti Socialiste est-il en mesure aujourd’hui de proposer ou d’accepter un programme ayant un tel souffle, étant autant porteur d’espoir et de transformation de la société ? Non ! Le Parti Socialiste parle d’un programme « responsable », « réaliste », « de rigueur », bref de gérer la pénurie.

 Ce programme n’a rien à voir avec le souffle de 1981 et n’est pas de nature à rassembler la gauche derrière lui.

 Contre l’abstention, il faut plusieurs candidatures à gauche

 Par ailleurs, les dernières élections Européennes, Régionales, Cantonales, se sont caractérisées par un très fort tôt d’abstention. Qu’irait-on dire à ces électeurs : il faut voter pour un candidat unique à gauche dont le programme ne vous convient pas, dont le programme ne vous fait pas rêver, l’alternative étant Sarkozy ?

 

Est-ce vraiment ainsi qu’on va redonner aux abstentionnistes le goût de la politique, l’impression qu’ils peuvent influer sur les choix du pays ? Je ne le pense pas.

 

Alors oui, je crois sincèrement que la victoire de la gauche en 2012 et au-delà passe par une candidature de gauche, porteuse d’un espoir nouveau ; c'est-à-dire une candidature qui rompe avec le capitalisme, qui cherche une large dynamique d’union ; une candidature du Front de Gauche.

 

Partager cet article
Repost0
22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 22:39

PCF 94 mon hopital j y tiensPièce en trois actes interprétée par nous, vous, moi…. Et mis en scène par les tenants du pouvoir, du Capital !

 

1er acte :

 

Couper les racines qui nous unissent au passé et prétendre que ce passé est ringard !

 

A dégager les idées du CNR, le sens de la résistance !

Faire oublier que le préambule de la constitution de 1946 disait : « tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés :

-         égalité homme femme,

-         droit au travail,

-         droit à la santé,

-         droit à une retraite décente ….

-         droit à l’instruction et à la formation…

 

Ils le disent à longueur d’antenne l’hôpital public n’est plus adapté à notre époque il faut une autre gouvernance d’autres critères, il n’est pas rentable il y a trop de personnel, chaque acte doit être payé à son « juste prix » T2A es tu là ?

 

Organiser le passage de ce qui est juteux au privé au public ce qui l’est moins !

 

Proposer un partenariat public/privé ….. si cela peut leur être favorable !...

 

Ils créent les outils : la loi Hôpital Patient Santé Territoire et les ARS (Agences Régionales de Santé)

 

Le système de santé joue encore son rôle social et solidaire il faut le briser !

 

2e acte :

 

Maastricht, Lisbonne … Vive la concurrence libre et non faussée !

 

Poser le principe de la rationalité économique basée sur la concurrence qui implique l’abandon des solidarités et propose comme norme universelle le chacun pour soi, la compétition, l’élimination de l’autre au nom de l’économie réaliste et pragmatique !

 

Dégraisser le mammouth de la santé ; supprimer des postes dans tous les services jusqu’à l’asphyxie ! Prétendre ensuite que les personnels ne font pas bien leur travail, l’hôpital en question devient dangereux par casse structurée des services …. Il faut le fermer … au nom de notre, de votre sécurité !

 

Les hôpitaux de proximité et la règle de l’égalité devant le service public explosent !

Que chacun trouve sa réponse : pour être pris en charge et opéré ; les dépassements d’honoraires resplendissent !

 

Vive les assurances privées en guise de mutuelle !

 

La loi du marché est sur les rails le privé est prêt !

 

 

3e acte :

 

Grandeur et misère des services publics, la Générale de Santé : la rue de la paix du Monopoly !

 

La boucle est presque bouclée ! Les contraintes financières vont achever la bête !

 

Les cotisations de sécurité sociales non payées par les entreprises, les exonérations de charges patronales la spéculation financière, la Démographie à ce rythme en 2050 ce sera la mort !

Et le tour est joué …. !

 

Vous coûtez trop cher ! Nous coûtons trop cher !

Surtout en fin de vie un éminent Economiste essayiste et conseiller du pouvoir l’affirme !

 

La santé coûte trop cher essayons l’euthanasie !

 

OUI mais vous qui voulez comme moi mourir en bonne santé il vous reste une solution : RESISTER !

 

ð     pour sauvegarder et promouvoir une santé publique

ð     pour la sécurité sociale universelle et solidaire

 

Le Droit à la santé doit rester un droit pour toutes et tous !

Manifestons le Samedi 2 avril 2011

Partager cet article
Repost0
7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 22:10

Faut-il considérer les différents partis de gauche comme de simples tendances à gauche ou faut-il au contraire considérer qu’il existe deux gauches distinctes, la gauche sociale-démocrate (PS, Vert-EE) et la gauche anticapitaliste (PCF, PG, NPA) ?

 

 Du programme commun de 1981 à la présidentielle de 2002, la question ne se posait pas en ces termes. On parlait de « gauche de gouvernement » ou « d’extrême gauche ».  Mais depuis 2002, le paysage politique français a fortement changé : 21 avril 2002, référendum sur le TCE en 2005, crises des subprimes – émeutes de la faim [0] - de la dette souveraine, et ce qu’on tenait pour acquis mérite sans doute d’être de nouveau questionné.

 

La question peut se poser sur deux axes : idéologiquement, y’a-t-il ou non incompatibilité entre les orientations politiques des différentes organisations ‘de gauche’ ; stratégiquement, la gauche du PS a-t-elle intérêt à s’en démarquer ou au contraire à « l’ancrer à gauche » ?

 

Sur le plan idéologique

 

Le référendum sur le TCE de 2005 a été une rupture : Le PS et les Verts appellent à voter « Oui » aux côtés du centre et de la droite. Le PCF appelle à voter « Non » avec l’extrême gauche. La rupture se fait sur le thème de l’économie de marché et de la concurrence libre et non faussée. A cette occasion apparaît clairement d’un côté une gauche sociale-démocrate qui veut donner un visage humain au capitalisme et une gauche qui refuse la logique capitaliste.

 

Lors du Congrès de Reims en 2008, le PS réforme sa charte en déclarant « être partisan de l’économie sociale et écologique de marché »  [1]. Les quelques dirigeants socialistes qui avaient appelés à voter « Non » rentrent dans le rang, à l’exception de ceux qui – Jean Luc Mélenchon en tête – partent fonder le Parti de Gauche.

 

Quant à Europe – Ecologie, Les Verts, la simple question de l’appartenance à gauche de cette nouvelle formation fait débat dans ses rangs. Le premier a considérer que la nouvelle formation ne devrait pas être de gauche est Daniel Cohn-Bendit [2].

 

En 2010, l’économie de marché est la cause première de plusieurs crises successives et imbriquées : crises des subprimes, spéculation sur les denrées alimentaires et émeutes de la faim, crises bancaires, de la dette souveraine… La réponse à donner aux crises qui secouent l’Europe et le monde n’est pas la même selon qu’on s’inscrit dans l’économie de marché ou en rupture avec elle. Le fossé apparu en 2005 est toujours d’actualité, et se creuse toujours plus.

 

La naissance du Parti de Gauche est, à cet égard, un élément essentiel.  Ceux qui ont fondé le Parti de Gauche l’ont fait en disant « ça suffit comme ça ! », la dérive vers le centre et la droite du PS est désormais irréversible, se battre contre cette dérive au sein du PS est un combat d’arrière garde, perdu d’avance.

En fondant un nouveau parti, ils offrent une perspective à tous ceux qui, issu d’une culture sociale-démocrate, refusent cette dérive. Après des années à être sympathisant / militant du PS ou des Verts, il peut être culturellement difficile de rejoindre un parti comme le PCF ou le NPA. Le PG leur offre une alternative et permet donc de construire un large rassemblement de tous ceux qui refuse la dérive au centre de la social-démocratie.

 

Sur le plan stratégique.

 

Depuis 1981, la stratégie du PCF a été « d’ancrer à gauche » le PS. En 2010, il faut bien constater que le PS n’a jamais été autant à droite.  Le nouveau modèle économique, social et écologique adopté par le PS en 2010 apparaît ainsi fortement en retrait par rapport au programme de Ségolène Royal de 2007, qui n’était pourtant déjà pas un modèle de programme « de gauche » [3].

A ce jour, les sondages indiquent comme favori des primaires socialistes, Dominique Strauss Kahn, directeur du FMI, lequel a organisé des politiques libérales et d’austérités en Irlande et en Grèce plus violentes encore que celle de l’UMP en France, tandis que Manuel Valls, autre candidat aux primaires, tire à boulet rouge sur les 35 heures en parfaite communion avec le président de l’UMP, Jean-François Copé.

Certes, tous les socialistes ne sont pas DSK ou Valls. Mais ils sont membres du même parti, acceptent de se soumettre à une règle commune et acceptent par avance de faire campagne pour l’un ou l’autre s’il venait à être le vainqueur des primaires socialistes.

 

Plus encore, les scores successifs du Modem en 2007 puis d’Europe Ecologie en 2009 ont « ancré » le virage à droite du PS : Parallèlement, du moins à l’élection présidentielle de 2007, le PCF fait un score très faible. Pour un certain nombre de dirigeants socialistes, le PCF n’est plus l’allié naturel du PS ; il devient un allié marginal, occasionnel. Le nouvel allié naturel étant à aller chercher du côté du centre : Modem un temps, aujourd’hui Vert – Europe Ecologie.

 

Si pendant longtemps, on a pu croire que le PCF conservait ses élus locaux grâce aux alliances avec le PS,, la donne a changé. Partout où le PS est en mesure de conquérir des sièges sur le PCF, il le tente. On l’a constaté lors des cantonales et municipales de 2008 avec notamment le passage au PS de la Seine Saint Denis, on le constate aujourd’hui encore avec les projets d’accords PS – Verts Europe Ecologie pour renverser la majorité communiste dans le Val de Marne [4].

 

Même si, de fait, le PS a fait le choix pour le PCF de la rupture de l’alliance entre les deux formations, poursuivre cette alliance est également une stratégie perdante pour le PCF. Mitterrand parlait déjà de « plumer la volaille communiste ». Le bilan de la participation des élus communistes au gouvernement Jospin en a été la consécration. Certes, le PCF peut se prévaloir d’avoir obtenus quelques avancées sociales, notamment la loi SRU. Mais au prix d’avoir avalé combien de couleuvres, d’avoir accepté combien de concessions ? Le gouvernement Jospin a atteint des sommets en termes de privatisation, un ministre communiste signa les décrets transposant en droit français le « Premier Paquet Ferroviaire » de l’Union Européenne, ouvrant la voie à la concurrence sur le réseau ferré. Une maigre avancée pour tant de renoncements, cela ne fait pas avancer un idéal.

La sanction des urnes fut sans appel : 3.37% aux élections présidentielles de 2002, un score inférieur à ceux de LO et de la LCR, et  pour la première fois dans l’histoire du PCF en dessous de la barre symbolique et financière des 5%

 

La ligne des deux gauches, une démarche d’avenir

 

Le Front de Gauche a donné une nouvelle dynamique au PCF et à la gauche à gauche du PS. Aux élections régionales et européennes, le Front de Gauche a renoué avec des scores entre 5% et 10% ; scores insuffisants bien sûr mais qui ont le mérite d’avoir enrayer la chute électorale du PCF.

 

Néanmoins, si le Front de Gauche devait conclure en 2012 par un appel à voter Dominique Strauss-Khan, Directeur du FMI et partisan d’une idéologie libérale à peine socialisée, en contradiction complète avec les valeurs que le Front de Gauche a défendu jusqu’alors, on pourrait se demander « tout ça pour ça » ? L’échec serait complet.

 

Alors oui, le Front de Gauche doit s’affirmer non seulement comme en rupture avec l’idéologie libérale telle que mise en œuvre par la droite, mais aussi en rupture avec l’idéologie libérale « humanisée » telle que pourrait la mettre en œuvre la gauche sociale-démocrate et ses alliés centristes.

 

 

[0] .Le retour des émeutes de la faim

 

[1] Déclaration de principe du Parti Socialiste, §II-Art 6

 

[2] : Daniel Cohn-Bendit appelle les écologistes à « rassembler au-delà de la gauche » (Libération, 13/11/2010)

 

[3] : Pour s’en convaincre, lire la note d’analyse du PG sur le nouveau modèle social, économique et écologique du PS.

 

[4] Lire la déclaration du conseil fédéral du PCF 94 du 01/12/10

 

Partager cet article
Repost0