60 % d’abstention, c’est bien sûr un score extrêmement important. Surtout si on le met en regard avec l’abstention au deuxième tour de l’élection présidentielle, environs 20%. Cela nous dit trois choses :
La majorité des français n’ont pas conscience de l’importance de l’Europe sur leur vie. S’ils pensaient que l’Europe avait le même impact que l’élection présidentielle, ils se seraient déplacés dans les mêmes proportions, et la participation aurait été le double de ce qu’elle a été. On peut en partie attribuer ce manque de prise de conscience au rôle des médias (cf. article précédent).
Aucun parti ne peut prétendre bénéficier d’un fort soutien populaire : Ainsi, 28% des suffrages exprimés se sont portés sur l’UMP, soit 11% des électeurs inscrits.. Peut-on réellement parler de victoire quand le parti du président de la république faisant sa campagne sur le bilan de celui-ci au niveau européen ne fait se déplacer pour le soutenir que 11% du corps électoral ?
Les scores obtenus aux européennes ne veulent rien dire pour les élections futures : Moins de la moitié des électeurs c’est exprimée. Sur une autre élection, le nombre des électeurs pourrait pratiquement doubler. Et qui peut prétendre connaître les intentions de votes de cette seconde moitié de l’électorat. Une moitié de l’électorat qui vote différemment, cela peut faire basculer les résultats de telle ou telle liste. Faire des projections pour les élections régionales est totalement fantaisiste.
Aussi, on peut analyser les scores de chaque liste, et je n’échapperais pas à l’exercice. Mais il faut garder à l’esprit que cela ne constitue que l’analyse des rapports de force entre les « noyaux durs » de chaque parti ».