J’entend dire ici où là, dans les médias où dans la bouche de militants de gauche que l’échec du rassemblement antilibéral serait dû au « blocage », au « noyautage » du PCF. La réalité est, me semble-t-il un peu plus compliquée.
Peut-on parler de « blocage » du PCF quand Marie Georges Buffet rassemblait autour de son nom 55% des militants, contre 20 % pour Clémentine Autain et 20% pour Yves Salesse ? Peut-on reprocher au PCF d’avoir considérer comme légitime sa candidate, rassemblant derrière son nom la majorité absolue des militants antilibéraux ? Le double consensus imposait qu’il y ait consensus entre les militants et consensus il y a eu sur la personne de Marie Georges Buffet, désignée à la majorité absolue, mais il devait y’avoir également consensus entre les organisations adhérentes, à savoir notamment le PCF, Attac, la Fondation Copernic, les Alternatifs, le Mars et la Gauche Républicaine. Et si blocage il y a eu, je crois qu’on peut en attribuer la responsabilité aux organisations qui ont refuser de reconnaître la candidate désignée à la majorité absolue des militants.
Peut-on parler de noyautage du PCF face aux autres organisations ? Faisons le point : le PCF est le troisième parti de France en terme d’adhérents et en revendique 133 000. Pour les autres organisations, Attac revendique 25 000 adhérents et Les Alternatifs 700 adhérents. Je n’ai pas pu trouver de chiffres concernant la Gauche Républicaine ou le Mars, mais je ne pense pas mentir en l’estimant similaire à celui des Alternatifs, soit quelques centaines d’adhérents chacun. On peut ainsi constater que numériquement, le PCF représentait plus de 80% du total cumulé des militants, Attac environs 15% et les autres organisations à peine 1%. Dès lors, comment peut-on s’étonner que les adhérents du PCF aient été largement et très largement majoritaire dans les collectifs ?
Un échec prévisible : Les chiffres sont là, implacables et pourtant, moi le premier, nous y avions tous cru. Nous avions tous cru que porté par le vent du « Non » à la constitution, un vent de révolte allait souffler et que les gens allaient ralliés en masse le camp antilibéral et que les poids des organisations respectives importeraient peu devant l’arrivée massive de nouveaux venus en politique, pleins d’ardeurs et prêt à faire tomber les barrières pour créer une alternative antilibéral.
Hélas, nous avions mis la charrue avant les bœufs. Ce n’est pas la dynamique qui allait créer le rassemblement, mais bien le rassemblement qui allait créer la dynamique. Les premiers à se rassembler ne pouvaient être autres que ceux qui militaient auparavant en politique et qui par la force des choses avaient déjà rejoint une organisation se revendiquant ouvertement anticapitaliste. L’histoire fait qu’en France, le PCF est la plus importante des organisations anticapitaliste depuis des générations. Elle était donc naturellement amenée à être prépondérante dans le rassemblement. Tout cela était prévisible.
Si la LCR avait rejoint le rassemblement antilibéral, cela aurait pu être différent...