Mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part (Michel Rocard 1990)
Une douloureuse tragédie, un enfant entre la vie et la mort, relance à sa manière le débat sur l’immigration. Je n’ai –hélas- pas de solution miracle à divulguer sur ce blog, mais je voudrais néanmoins faire part de quelques réflexions.
« La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » est hélas une vérité incontournable. La France compte parmi les pays les plus développés et les plus riches de la planète et son économie lui permet d’absorber une petite partie de la pauvreté et de la misère à ses portes, mais pas
« Mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part » concluait Michel Rocard. La France est l’un des pays les plus riches de la planète, mais cette richesse n’existerait pas s’il n’y avait pas eu avant l’ « Empire Français » et ses colonies, dont les matières premières ont largement contribuées à l’essors économique de la fin du XIXème et du début du XXème siècle en France et en Europe. Il parait légitime de rendre aujourd’hui une partie de ces richesses aux pays qui les ont produites, par le biais d’aides internationales, mais également en accueillant la population de ses pays qui cherchent soit à étudier pour obtenir les compétences nécessaires au développement de ces pays, soit à travailler pour renvoyer de l’argent au pays, et en tout cas à fuir la misère.
De nombreux pays du « tiers-monde » connaissent la famine, la guerre et ceux qui fuient ces pays ne peuvent être tenus pour responsable de ne pas avoir d’avenir « chez eux ». N’est ce pas la moindre des solidarités que de leur tendre la main et de les accueillir là où ils peuvent avoir un avenir ?
Dès lors, quel juste milieu trouver ? Je ne saurais le dire avec précision, mais je voudrais apporter quelques petits éléments au débat :
Aucune loi ne peut être juste et légitime si elle sépare un enfant de ses parents. La convention européenne des droits de l’homme reconnaît d’ailleurs dans son article 8 le droit à une « vie familiale normale ». Dès lors, je ne saurais m’empêcher d’être révolté lorsqu’un « sans papier » est expulsé de France, laissant son épouse et ses enfants sur notre territoire. Soit ils sont tous « expulsables » et doivent être ensembles expulsés, soit l’un d’entre eux à un droit légitime à être sur notre territoire et la simple humanité doit interdire ce drame qu’est la séparation d’une famille.
Un « sans papier » ne peut prétendre à un travail déclaré, ce qui le condamne de fait au travail « au noir », quand ce n’est pas à une certaine forme de trafics et de délinquances. Et pour obtenir une carte de séjour, un travail stable et régulier est bien souvent une condition nécessaire. Il faut un travail pour avoir des papiers et des papiers pour avoir un travail… Pourtant, si le « sans papier » obtient un travail régulier et déclaré, il n’est plus une charge pour l’économie française, mais bien au contraire une richesse puisqu’il participe à la production du pays et par ses impôts, cotisations chômages, sécurité sociales et autres, au financement de notre société. Dans ces conditions, pourquoi ne pas autoriser l’embauche déclarée de sans papiers, suivie immédiatement de leur régularisation ?
Enfin, l’immigration clandestine alimente en force de travail une économie parallèle de « travail au noir », dans de nombreux secteurs, les plus souvent cités étant le BTP et