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24 août 2007 5 24 /08 /août /2007 23:56

            Telle est l’annonce faite par Olivier Besancenot, réitérée dans une interview publiée le 24 août dans le journal le Parisien, indiquant qu’alors « la LCR n’aurait plus de raisons d’exister ».

 

             Les raisons historiques des subdivisions des partis de la « gauche radicale », selon ses termes, sont à rechercher dans la première moitié du XXème siècle et notamment dans l’opposition entre Staline et Trosky. Ces divergences historiques n’ont plus guère de réalité en ce début de XXIème siècle et n’ont pas sût offrir un cadre aux aspirations nouvelles du mouvement alter-mondialiste tel qu’il commence à émerger et fut brièvement incarné par José Bové. Peut-être est-il temps effectivement de chercher à dépasser ces partis pour construire des structures adaptées au XXIème siècle.

 

             La création d’un nouveau parti permettrait en effet d’exercer un nécessaire « droit d’inventaire » sur l’histoire de ces partis tout au long du XXème siècle, d’en repositionner les idéologues les plus emblématiques, Marx, Lénine ou Trotski dans le cadre plus global de tous les penseurs qui ont façonné la pensée anticapitaliste de la fin du XIXème siècle à nos jours et de créer le cadre pour faire émerger le « socialisme du XXIème » siècle pleinement apte à affronter le capitalisme mondialisé tel qu’il se présente aujourd’hui.

 

             J’appelle de mes vœux l’apparition d’un tel parti, mais je me fais hélas peu d’illusions. Les appareils politiques répugnent toujours à s’autodissoudre, et nombre de militants de l’un ou l’autre de ces partis ont construit leur identité politique autour d’un sigle et d’une bannière qu’ils ne pourront aisément laisser derrière eux.

 

             Mais, je crains que l’appel solitaire d’Olivier Besancenot, lancé sans concertation préalable avec les autres organisations politiques, n’apparaisse comme une tentative de s’imposer en « leader » de la gauche anticapitaliste après l’échec du rassemblement antilibéral durant les présidentielles, et détourne les militants des autres formations.

            C’est appel survient trop tôt et n’est pas la meilleure manière à mes yeux d’amorcer le rapprochement des différentes organisations de la gauche anticapitaliste. Dans quelques mois auront lieu les élections municipales. Ne serait-il pas judicieux et plus porteur d’espoir d’appeler à des listes communes de la gauche anticapitaliste, afin de construire localement des contrepouvoirs au gouvernement de droite ? Et ce d’autant plus que ce combat là est loin d’être perdu d’avance… De nombreuses villes sont déjà administrés par le PCF, la LCR dispose elle aussi de quelques élus municipaux, Il y’a là les bases pour créer une dynamique pouvant remporter des succès locaux, et être l’amorce d’un mouvement plus vaste.

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15 août 2007 3 15 /08 /août /2007 14:29

Mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part (Michel Rocard 1990)

 

                Une douloureuse tragédie, un enfant entre la vie et la mort, relance à sa manière le débat sur l’immigration. Je n’ai –hélas- pas de solution miracle à divulguer sur ce blog, mais je voudrais néanmoins faire part de quelques réflexions.

 

                « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » est hélas une vérité incontournable. La France compte parmi les pays les plus développés et les plus riches de la planète et son économie lui permet d’absorber une petite partie de la pauvreté et de la misère à ses portes, mais pas la totalité. Dès lors, toute politique d’immigration doit avoir nécessairement des limites. Il faut et il faudra toujours des visas et cartes de séjours pour réguler quelque peu l’afflux de migrants à nos frontières. A mes yeux, cela implique également qu’une « régularisation massive des sans-papiers » ne saurait être une solution : Donner des « papiers » et régulariser ceux qui sont aujourd’hui sur le territoire Français sans changer la politique d’attribution des visas et cartes de séjours n’est pas équitable : ceux qui sont aujourd’hui sur le territoire Français auraient le droit d’y rester sans qu’aucune condition n’y soit posée et ceux qui n’ont pas encore eu la chance d’y pénétrer seraient eux soumis à des conditions draconiennes pour avoir les mêmes droits et papiers. Reconnaître ainsi l’immigration clandestine « de fait » reviendrait également à fermer les yeux sur les filières de cette immigration clandestine y compris les drames comme celui qui vient d’avoir lieu près de Mayotte.

 

                « Mais elle doit savoir en prendre fidèlement sa part » concluait Michel Rocard. La France est l’un des pays les plus riches de la planète, mais cette richesse n’existerait pas s’il n’y avait pas eu avant l’ « Empire Français » et ses colonies, dont les matières premières ont largement contribuées à l’essors économique de la fin du XIXème et du début du XXème siècle en France et en Europe.  Il parait légitime de rendre aujourd’hui une partie de ces richesses aux pays qui les ont produites, par le biais d’aides internationales, mais également en accueillant la population de ses pays qui cherchent soit à étudier pour obtenir les compétences nécessaires au développement de ces pays, soit à travailler pour renvoyer de l’argent au pays, et en tout cas à fuir la misère.

 

                De nombreux pays du « tiers-monde » connaissent la famine, la guerre et ceux qui fuient ces pays ne peuvent être tenus pour responsable de ne pas avoir d’avenir « chez eux ». N’est ce pas la moindre des solidarités que de leur tendre la main et de les accueillir là où ils peuvent avoir un avenir ?

 

                Dès lors, quel juste milieu trouver ? Je ne saurais le dire avec précision, mais je voudrais apporter quelques petits éléments au débat :

 

                Aucune loi ne peut être juste et légitime si elle sépare un enfant de ses parents. La convention européenne des droits de l’homme reconnaît d’ailleurs dans son article 8 le droit à une « vie familiale normale ». Dès lors, je ne saurais m’empêcher d’être révolté lorsqu’un « sans papier » est expulsé de France, laissant son épouse et ses enfants sur notre territoire. Soit ils sont tous « expulsables » et doivent être ensembles expulsés, soit l’un d’entre eux à un droit légitime à être sur notre territoire et la simple humanité doit interdire ce drame qu’est la séparation d’une famille.

 

                Un « sans papier » ne peut prétendre à un travail déclaré, ce qui le condamne de fait au travail « au noir », quand ce n’est pas à une certaine forme de trafics et de délinquances. Et pour obtenir une carte de séjour, un travail stable et régulier est bien souvent une condition nécessaire. Il faut un travail pour avoir des papiers et des papiers pour avoir un travail… Pourtant, si le « sans papier » obtient un travail régulier et déclaré, il n’est plus une charge pour l’économie française, mais bien au contraire une richesse puisqu’il participe à la production du pays et par ses impôts, cotisations chômages, sécurité sociales et autres, au financement de notre société. Dans ces conditions, pourquoi ne pas autoriser l’embauche déclarée de sans papiers, suivie immédiatement de leur régularisation ?

 

                Enfin, l’immigration clandestine alimente en force de travail une économie parallèle de « travail au noir », dans de nombreux secteurs, les plus souvent cités étant le BTP et la restauration. Ce travail clandestin a un coût puisque ni ses travailleurs ni leurs employeurs ne participent au financement de notre société par leurs cotisations sociales. Un angle de lutte contre l’immigration clandestine ne pourrait-il pas être d’’augmenter de manière significative le nombre et les pouvoirs des inspecteurs du travail. Le corps des inspecteurs du travail ne compte qu’à peine un millier d’inspecteur, et peut-être le double de contrôleurs, pour contrôler les centaines de milliers d’entreprises que comptent la France. Ils ne peuvent prétendre à faire appliquer la loi, ce qui serait pourtant le premier pas.

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3 août 2007 5 03 /08 /août /2007 21:43

            La loi portant sur le service minimum dans les transports terrestres est en cours d’adoption. Peu après son élection, Nicolas Sarkozy avait annoncé qu’il ne passerait par la loi après l’été que si les partenaires sociaux ne parvenaient pas à trouver un accord. Qu’en est-il du dialogue social à la SNCF ? (Chiffres de la Direction des Ressources Humaines de la SNCF) :

 

            S’inspirant de l’alarme sociale mise en place à la RATP, la SNCF a mis en œuvre son propre processus de réduction des conflits sociaux fin 2004, notamment en instaurant les « Demandes de Concertations Immédiates » : avant tout conflit social, les syndicats sont tenus d’engager une Demande de Concertation Immédiate, imposant une période de discussion de 10 jours avant la dépose d’un préavis de grève. Durant ces DCI, les syndicats exposent à la direction leurs griefs, celle-ci y répond point par point, et les conclusions sont diffusées à tous les agents.

 

            En 2006, 927 DCI ont été déposées par les syndicats. 114 DCI ont été suivies d’un préavis de grève, et 66 préavis de grèves ont été suivis d’une grève effective. En résumé, 93% des conflits sociaux se sont résolus dans le dialogue et la concertation et seulement 7% par le recours à la grève.

 

            Entre 2005 et 2006 le nombre de jour de grève par agent est passé de 1.44 à 0.79, soit une réduction de 45% du nombre de jour de grèves, et ce alors même qu’un conflit social de niveau national (le CPE) a eu lieu en 2006.

 

            En conclusion, à la SNCF, tout comme à la RATP, le dialogue social fonctionne et s’améliore encore. Le recours à la loi n’était pas nécessaire, il n’y avait pas de situation de blocage entre les syndicats et les directions des entreprises concernées. Alors, pourquoi cette loi sur le service minimum ?

 

            Cette loi était voulue par une partie de l’opinion qui n’a toujours pas digéré les grèves de 1995, il y’a prêt de 12 ans. Depuis, le pays n’a connu aucune grève nationale bloquant l’activité économique et « retenant les salariés en otage ». Cette loi est une loi démagogique, visant à satisfaire les phantasmes d’une partie de l’électorat,  mais ne repose sur aucune réalité sociale concrète.

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26 mai 2007 6 26 /05 /mai /2007 11:55

La gouvernance Zarkozienne, une "hyper présidentialisation" du pouvoir ?

 

             Ces premiers jours de l’ère Sarkozy  semblent indiquer que la Vème République, version Nicolas Sarkozy s’achemine vers un renforcement considérable des pouvoirs et de l’influence du Président de la République :

 

             Alors même que les médias se faisait l’écho de rumeur de censure par Arnaud Lagardère d’un article dans le Journal du Dimanche défavorable à Cécilia Sarkozy, on apprenait que le futur PDG de TF1 serait Laurent Solly, qui fut directeur de campagne adjoint de Nicolas Sarkozy. Depuis la démission du PDG de Paris Match Alain Genestar l’année dernière suite aux publications dans la presse de photos de Cécilia Sarkozy en compagnie de son amant de l’époque, la politique de main mise de Nicolas Sarkozy sur les médias ne cesse de croître.

 

             Parallèlement, deux proches de Nicolas Sarkozy sont placés à des postes clefs dans la police. Frédéric Péchenard, patron de la PJ parisienne connaît une brusque accélération de carrière pour devenir Directeur Général de la Police Nationale, poste d’ordinaire réservé à un préfet. Son prédécesseur Michel Gaudin et autre proche de Nicolas Sarkozy devient lui Préfet de Police de Paris, le poste le plus envié dans la carrière préfectorale.

 

             Nicolas Sarkozy semble également vouloir s’affranchir du « domaine réservé » du président de la République et vouloir contrôler étroitement et directement certains de ses ministres, parfois même sans passer par l’intermédiaire du Premier Ministre. Ainsi, un cabinet économique dirigé par François Pérol, ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy lorsqu’il était à Bercy « surveillera » les activités de M. Borloo. Le ministère des affaires étrangères de Bernard Kouchner est lui « mis sous tutelle » par le conseil national de sécurité dirigé par Jean-David Levitte. (NB : les mots en italique sont les termes employés par le journal Le Monde, dans un article en date du 24 mai).

 

             Ces quelques exemples, mais déjà bien nombreux pour un président en exercice depuis une dizaine de jours à peine attestent à mes yeux d’une volonté de concentration des pouvoirs entre les mains du nouveau président de la république. Entre les deux tours, de nombreuses voix ont parlé d’une « diabolisation » de Nicolas Sarkozy. Force est de constater que les premiers gestes de Nicolas Sarkozy prennent la direction de ce qui était craint par ses adversaires politiques.

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18 mai 2007 5 18 /05 /mai /2007 22:57

Ce texte circule sur le net. Je n'en connais pas l'auteur mais le trouve intéressant, alors je le reproduit ici :

Travail d’écriture. Imaginez la lettre que pourrait écrire aujourd’hui Guy Môquet : 

 

Chers enfants de France,

J’avais seulement 17 ans quand Vichy m’a livré aux balles allemandes. Et j’espérais alors que ma mort serve à quelque chose.

À quelque chose, pas à quelqu’un.Pas à un homme qui envoie la police arrêter des enfants dans les écoles. Qui invoque Jaurès, défenseur des mineurs grévistes de Carmaux, et veut étouffer le droit de grève. Qui invoque Blum, l’homme des quarante heures et des congés payés, et rêve de rallonger la durée du travail.

Cet homme veut qu’on aime la France et qualifie de « racaille » une partie de ses enfants. Il se dit du côté des petites gens, de ceux qui paient leur ticket de transport, et dès qu’il est élu, se fait offrir des voyages en jet. Ses discours dégoulinent d’émotion et d’amour, mais il se nourrit des haines et de la politique des boucs émissaires. Il se prétend homme d’ordre, et c’est depuis cinq ans l’homme des désordres, de la brutalité et du cynisme.

Aujourd’hui c’est à mon nom qu’il s’en prend. Un nom que je vous ai laissé comme symbole de dignité, de courage et de résistance. Voilà que cet homme, qui n’a jusqu’ici incarné à mes yeux que le déshonneur de la France, voudrait se refaire une réputation en détournant, kärcherisant l’histoire et le sens de mes combats. Croit-il pouvoir impunément annexer à son compte les morts ? Croit-il pouvoir impunément, après mon élimination physique, liquider à son tour ce que fait vivre ma mémoire 

Qu’il se camoufle derrière les grands mots, se drape de grandes valeurs, fasse sien le sacrifice et le courage des autres. Dans le fond, les Tartuffe n’ont qu’une morale, celle de leurs appétits.

Il ne nous appartient pas de les faire taire, mais il dépend de nous, de vous, enfants de France, d’ouvrir vos yeux et ceux de vos proches. De faire que l’on ne m’assassine pas une seconde fois.

Ensemble, soyez fort, ne craignez rien. Courage !

Votre Guy Môquet qui est des vôtres et vous aime.

 

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2 mai 2007 3 02 /05 /mai /2007 20:31

Qu'ils soient 200 000 selon les organisateurs où 117 000 selon la police, tous s'accordent pour dire que les manifestants du 1er mai étaient deux fois plus nombreux que les années précédentes. L'élection présidentielle y est sans doute pour beaucoup.

De la manifestation parisienne, je retiens deux aspects. Bien sûr, une très forte opposition au programme del'UMP et de son candidat, Nicolas Sarkozy tout d'abord. Une opposition affirmée par les nombreux militants politiques sur les bords du cortège, mais reprise et partagée par les syndicalistes et manifestants qui défilaient.

La première revendication de cette manifestation, c'était la demande d'une hausse générale des salaires. "Le SMIC a 1500 € tout de suite !"  ; "Et un, et deux, et trois cents euros" scandés par les manifestants.

J'y vois tout d'abord la preuve que le dogme sarkozyen "travailler plus pour gagner plus" est loin de faire l'unanimité dans le monde du travail.

Les salaires les plus bas ne permettent pas de vivre décemment, ce constat est largement partagé. Mais il existe plusieurs réponses différentes, qui sont une question de valeurs :

Pour Nicolas Sarkozy et l’UMP, « Travailler plus pour gagner plus », cela veut dire que chacun doit travailler autant d’heures que nécessaires pour gagner le salaire qu’il estime lui permettre de faire vivre décemment sa famille. Tout notion de durée du travail est dans les faits supprimées, et avec elle l’idée qu’à côté du salaire minimum permettant de vivre décemment, il existe une idée de temps minimum de temps libre permettant d’avoir une vie culturelle, sociale et familiale décente.

Il est aussi possible de définir  le salaire minimum permettant une vie décente et d’en faire le salaire minimum pour la durée légale du temps de travail. Ainsi, chacun peut alors faire librement le choix de travailler plus ou d’avoir plus de temps libre, un niveau de vie décent minimum étant assuré à tous. C’est le choix porté par les syndicats et qui fut repris par les tenants de la gauche anticapitaliste, en demandant le SMIC à 1 500 € dès aujourd’hui.

 

 C’est ce choix qui a été porté massivement le 1er mai et qui doit être entendu par les deux candidats à l’élection présidentielle.

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30 mars 2007 5 30 /03 /mars /2007 12:04

J’entends de nombreuses voix de droite, à propos des incidents de la Gare du Nord, se plaindre du manque de respect de la jeunesse – sous entendue immigrée et des banlieues – envers la police républicaine et critiquer le "laxisme" de la gauche.

 

 Je voudrais rappeler à ceux là que si la police républicaine veut le respect de la jeunesse, cette même police doit respecter les valeurs de la république. Aux nombres de ses valeurs, je compte l’égalité et la dignité humaine.

 

  Hors quand je vois dans le métro presque quotidiennement de jeunes blacks ou beurs plaqués contre un mur et fouillés à corps, je ne peux m'empêcher de penser l’égalité et la dignité humaine prôné par la république sont bafouées sous mes yeux par sa police. 

 L’égalité est bafouée car je n’ai encore jamais vu un jeune blanc en costume cravate être la cible de ces contrôles "de routines". C’est une vérité indéniable que notre police pratique les contrôles « au faciès » au mépris des valeurs de la république.

La dignité humaine est bafouée, car quiconque a vécu un de ces contrôles ou même seulement en a été témoin devrait savoir qu'il est humiliant d'être ainsi plaqué contre un mur et fouillé à corps devant une foule de badauds. Ce n'est pas là le sens de la dignité humaine que prône notre république.

 

 Alors oui, la police a perdu le respect qu’elle est en droit d’attendre ; respect que la police de proximité, dissoute par Nicolas Sarkozy avait commencé à gagner. Et tant que la police ne changera pas ses méthodes, tant que le ministre de l'intérieur ne prônera pas des valeurs républicaines par la police en lieu et place d'une certaine "culture du résultat" de tels incidents recommenceront.

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26 janvier 2007 5 26 /01 /janvier /2007 20:33

Lettre ouverte à Mme Parisot, Présidente du Medef

Mme la Présidente du Medef,

   Dans votre discours de présentation du livre blanc du Medef pour la présidentielle 2007 intitulé "Besoin d'Air", le 25 janvier 2007, vous prenez la liberté de citer Jean Jaurès, dirigeant historique du socialisme français dont nul ne peut envisager sérieusement que vous partagez les valeurs et les idées.

Pour s'en convaincre, il suffit de se demander comment décliner à la société actuelle la citation de Jaurès que vous avez prononcé dans votre discours pour constater que l'idéal du chef d'entreprise que loue Jaurès n'est en rien comparable aux idées développées dans votre livre blanc.

 

   « Est un chef celui qui procure aux autres la sécurité en prenant pour soi les dangers » citez-vous. Et bien, je vous prends au mot, Mme Parisot ! Si les chefs d’entreprise « procuraient la sécurité » aux salariés en réhabilitant le CDI et en ne rechignant pas à payer les cotisations patronales qui financent la sécurité sociale, l’assurance chômage et les retraites, alors je pourrais avoir du respect pour les chefs d’entreprises.

   Si les chefs d’entreprises « prenaient pour eux le danger » en renonçant aux parachutes dorés et autres stocks options qui leurs apportent la sécurité après avoir ruiné leurs entreprises alors je pourrais avoir du respect pour les chefs d’entreprises.

   « Est respecté celui qui, volontairement, accomplit pour les autres les actes difficiles ou dangereux » dit encore Jaurès dans le discours que vous lui empruntez. Vous réclamez le respect pour les chefs d’entreprises, alors accomplissez vous-même des actes difficiles propres à réduire le chômage, plutôt que de demander heures supplémentaires aux salariés et réductions de charges à l'état.

 

   Vous citez Jaurès Madame, mais vous n’appliquez pas un mot des paroles que vous lui empruntez et nul ne peut croire que son idéal puisse rejoindre de quelques manières que ce soit le vôtre.

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26 janvier 2007 5 26 /01 /janvier /2007 20:28

   Hier soir, sur France Inter, on parle aux infos des funérailles de l’abbé Pierre, ce « saint laïc ». Le mot m’a fait bondir.

 

   L’abbé Pierre est sans doute une personnalité éminemment estimable et peut-être peut-on le considérer comme un saint. Mais laïc ? L’abbé Pierre était un homme d’église, peut-être en délicatesse avec la hiérarchie catholique, mais un homme d’église tout de même.

   On peut sans doute le qualifier de saint, mais de « saint laïc », non. C’est une insulte, autant envers l’abbé qu’il était et la foi qui était la sienne qu’envers ceux qui défendent la laïcité.

   Journalistes de France Inter, je vous en prie, ne vous laissez pas tenter par les phrases faciles et réfléchissez au sens de vos paroles !

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