Telle est l’annonce faite par Olivier Besancenot, réitérée dans une interview publiée le 24 août dans le journal le Parisien, indiquant qu’alors « la LCR n’aurait plus de raisons d’exister ».
Les raisons historiques des subdivisions des partis de la « gauche radicale », selon ses termes, sont à rechercher dans la première moitié du XXème siècle et notamment dans l’opposition entre Staline et Trosky. Ces divergences historiques n’ont plus guère de réalité en ce début de XXIème siècle et n’ont pas sût offrir un cadre aux aspirations nouvelles du mouvement alter-mondialiste tel qu’il commence à émerger et fut brièvement incarné par José Bové. Peut-être est-il temps effectivement de chercher à dépasser ces partis pour construire des structures adaptées au XXIème siècle.
La création d’un nouveau parti permettrait en effet d’exercer un nécessaire « droit d’inventaire » sur l’histoire de ces partis tout au long du XXème siècle, d’en repositionner les idéologues les plus emblématiques, Marx, Lénine ou Trotski dans le cadre plus global de tous les penseurs qui ont façonné la pensée anticapitaliste de la fin du XIXème siècle à nos jours et de créer le cadre pour faire émerger le « socialisme du XXIème » siècle pleinement apte à affronter le capitalisme mondialisé tel qu’il se présente aujourd’hui.
J’appelle de mes vœux l’apparition d’un tel parti, mais je me fais hélas peu d’illusions. Les appareils politiques répugnent toujours à s’autodissoudre, et nombre de militants de l’un ou l’autre de ces partis ont construit leur identité politique autour d’un sigle et d’une bannière qu’ils ne pourront aisément laisser derrière eux.
Mais, je crains que l’appel solitaire d’Olivier Besancenot, lancé sans concertation préalable avec les autres organisations politiques, n’apparaisse comme une tentative de s’imposer en « leader » de la gauche anticapitaliste après l’échec du rassemblement antilibéral durant les présidentielles, et détourne les militants des autres formations.
C’est appel survient trop tôt et n’est pas la meilleure manière à mes yeux d’amorcer le rapprochement des différentes organisations de la gauche anticapitaliste. Dans quelques mois auront lieu les élections municipales. Ne serait-il pas judicieux et plus porteur d’espoir d’appeler à des listes communes de la gauche anticapitaliste, afin de construire localement des contrepouvoirs au gouvernement de droite ? Et ce d’autant plus que ce combat là est loin d’être perdu d’avance… De nombreuses villes sont déjà administrés par le PCF, la LCR dispose elle aussi de quelques élus municipaux, Il y’a là les bases pour créer une dynamique pouvant remporter des succès locaux, et être l’amorce d’un mouvement plus vaste.