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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 15:47

http://www.patrickbraouezec.net/.a/6a00d8341c5fa753ef0120a974c0c4970b-320wiPatrick Braouezec a annoncé jeudi 25 mars dans le journal Le Monde qu’il s’apprêtait à quitter le PCF, estimant désormais impossible de le transformer de l’intérieur.

 

Je le rejoins sur nombre de ces désaccords avec la direction nationale du PCF :

Patrick Braouezec s’était fortement opposé à la candidature de Pierre Laurent comme tête de liste du Front de Gauche en Ile de France. Je crois aussi que c’était une erreur,

Erreur parc eque la diversité du Front de Gauche pouvait difficilement s’incarner dans le « dauphin » de MG Buffet sans montrer une volonté du PCF de domination de ce Front de Gauche

Erreur surtout parce que Pierre Laurent incarne une ligne politique « d’une seule gauche » allant du NPA au PS, quand je pense qu’il faut faire la distinction entre la gauche « anticapitaliste » et la gauche « social-démocrate ».

Mais plus fondamentalement, Braouezec constate l’échec de ses tentatives de transformer le PCF « de l’intérieur ». Le précédent congrès se voulait ouvrir un grand chantier de transformation du Parti. A trois mois du prochain congrès, ce grand chantier n’a pas encore commencé. Autant dire qu’il n’aura pas lieu. A trois mois du prochain congrès, les débats n’ont pas commencé dans le parti. Autant dire qu’ils seront bâclés et ne permettront pas de sérieuses réflexions sur notre parti.

Tout ceci semble donner raison à Patrick Braouezec.

 

Mais pourtant, je pense qu’il a tord de quitter le PCF. Contrairement à lui et malgré ce que je viens de dire – je crois qu’il est encore possible de transformer le PCF. Certes, un effort « de l’intérieur » n’y suffira pas. Mais depuis un an, le PCF est au cœur d’un phénomène nouveau : le Front de Gauche. Et ce Front de Gauche transforme le PCF tout autant que le PCF le façonne.

La transformation désirée par les « refondateurs » du PCF n’aura sans doute pas formellement lieu au congrès de juin, ils ont raisons de ne pas y croire. Mais si le PCF fait le choix à ce congrès de juin de s’inscrire durablement dans le Front de Gauche, alors cette transformation aura néanmoins commencé. Le PCF aura pénétré dans un engrenage qui ne saurait que le transformer à terme. S’il ne fallait prendre qu’un exemple, ce serait celle des listes communes PCF – PG – NPA en Limousin, en Languedoc-Roussillon et en Pays de la Loire. L’impensable union du PCF et du NPA a eu lieu dans trois régions françaises. C’est trop peu, mais merci au Front de Gauche, c’est déjà inespéré. Et au-delà du symbole, dans l’une de ces trois régions, le Front de Gauche y fait un score remarquable, prêt de 20%. Cela ne peut pas ne pas marquer l’avenir.

 

Quitter le PCF à l’heure où le Front de Gauche se créée est donc à mon avis une erreur politique majeure. Au contraire, la vision des « refondateurs » est indispensable pour structurer ce Front de Gauche, lui donner le souffle et l’avenir dont il a besoin.

Nous avons besoin d’un Front de Gauche qui rassemble la gauche anti-capitaliste sans lorgner sur la social-démocratie. Nous avons besoin au sein de ce Front de Gauche d’un PCF qui ne cherche pas à être hégémonique sur la gauche radicale comme le PS peut chercher à l’être sur la gauche social-démocrate. Laisser Pierre Laurent seul à la manœuvre n’est pas la meilleure manière de créer ce Front de Gauche là. La bataille pour créer le Front de Gauche, elle va d’abord se mener au sein du PCF et c’est là qu’il faut être.

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13 mars 2010 6 13 /03 /mars /2010 22:03
"http://armorpassion.com/chanson/Jean%20Ferrat/photojeanferrat.jpgCet air de liberté, au delà des frontières,
Aux peuples étrangers qui donnaient le vertige,
Et dont vous usurpez aujourd'hui le prestige,
Elle répond toujours du nom de Robespierre,

(...)

Celle du vieil Hugo tonnant de son exil
Des enfants de cinq ans travaillant dans les mines,
Celle qui construisit de ses mains vos usines,
Celle dont monsieur Thiers a dit qu'on la fusille,

(...)

Celle qui paie toujours vos crimes, vos erreurs,
En remplissant l'histoire et ses fosses communes,

(...)

Celle qui ne possède en or que ses nuits blanches,
Pour la lutte obstinée de ce temps quotidien
Du journal que l'on vend le matin d'un dimanche
A l'affiche qu'on colle au mur du lendemain

(...)

Celle de trente-six à soixante-huit chandelles"

Cette France là te dit adieu les larmes aux yeux, "Camarade".

Demain, en mettant un bulletin de vote dans l 'urne " au nom de cet idéal qui nous faisait combattre et qui nous pousse encore à nous battre aujourd'hui", nous aurons aussi une dernière pensée pour toi.

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24 janvier 2010 7 24 /01 /janvier /2010 21:53

Retraite.pngInvitée au « Grand Jury » RTL-LCI-Le Figaro, dimanche 17 janvier Martine Aubry a déclaré concernant la question des retraites : « On va aller vers 61, 62 ans. Mais je n'imagine pas qu'on aille plus loin » (Le Figaro-18.01.10). L’année 2010 doit en effet, selon les vœux de Nicolas Sarkozy, être un « rendez-vous capital » où, selon l’expression consacrée, toutes les options seront « sur la table », y compris l’augmentation de l’âge légal de départ à la retraite, aujourd’hui fixé à 60 ans (Libération 22.06.09).

 

Le PS, ou du moins sa première secrétaire et un certain nombre de ses cadres, a donc décidé de choisir de rejoindre les positions de l’UMP et du Medef ; Emmanuel Valls est allé jusqu’à proposer un « pacte national » (AFP 19.01.10). L’UMP est bien sûr ravie de ces propositions (les Echos 21.01.10)

 

Pourtant, l’augmentation de l’âge de la retraite, l’allongement de la durée de cotisations n’ont rien d’inéluctables, n’ont aucune raison de faire consensus. C’est au contraire un choix politique.

 

Un choix porteur d’une vision passéiste de notre société

Espérance de vie, et espérance de vie en bonne santé.

L’augmentation de l’âge de départ à la retraite est moralement justifiée par ses promoteurs au nom de l’augmentation de l’espérance de vie. L’espérance de vie est ainsi de 77,8 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes (source INSEE-2009) soit près de 30 ans après l’âge du départ à la retraite.

 

Mais il existe une autre statistique, moins connue, celle de l’espérance de vie en bonne santé. Cette espérance de vie en bonne santé est, quant à elle, de 63,1 ans pour les hommes et de 64,2 ans pour les femmes (source INSEE-2009). Rappelons qu’il ne s’agit que d’une statistique, d’une moyenne. Comme toute moyenne statistique, si certains continuent à être en bonne santé bien après cet-âge, d’autres ne le sont plus bien avant cet âge.

 

Ainsi, augmenter l’âge de la retraite, c’est le rapprocher dangereusement de l’espérance de vie en bonne santé.  En d’autres termes, cela veut dire faire partir les salariés le jour où ils ne sont plus physiquement en état de travailler, ne sont plus rentables, et pas avant. Sans le dire, on en revient à Germinal où l’homme ne vivait que pour travailler !

 

Taux d’emplois des séniors

Le second argument en faveur de l’augmentation de l’âge de départ à la retraite est l’augmentation de la durée de cotisation et donc l’augmentation des recettes de l’assurance maladie. Ce serait vrai dans une société de plein emploi manquant de travailleurs. C’est faux dans une société connaissant un chômage élevé, notamment des seniors. Le taux d’emplois des 55-59 ans est ainsi autour de 50%, avec de fortes disparités selon les régions (source INSEE, L’emploi des seniors, les défis à venir, Juin 2009).

 S’il fallait un exemple, l’année 2009 n’a-t-elle pas regorgée de plans sociaux avec leurs lots de départs à la retraite anticipés ? Que deviendront ces seniors mis d’office en préretraite à 55 ans dans le cadre d’un plan social, si l’âge de la retraite passe à 62 ans ? Leur sort ne s’améliorera certainement pas.

 

Augmenter l’âge de départ légal à la retraite ne changera rien ou pas grand-chose au taux d’emploi des très nombreux seniors qui dès aujourd’hui ne sont plus en activité bien avant l’âge de 60 ans ; cela n’augmentera en rien leur durée de cotisation à l’assurance maladie et donc, cela n’augmentera en rien les recettes de l’assurance maladie. L’argument est faux pour ne pas dire mensonger.

 

Augmenter l’âge de la retraite, augmenter la durée de cotisation aura par contre deux conséquences directes :

 

La première conséquence sera la diminution des pensions. Les seniors qui ne sont plus en activité au-delà de 55 ans ne cotiseront pas plus longtemps, par contre, il leur manquera encore plus de trimestre pour avoir droit à une retraite à taux pleins, et leurs pensions sera réduite en conséquence.

Pour compenser cette perte à venir, on peut imaginer que nombre de quadra se diront que le moment est venu d’investir dans des retraites complémentaires. Le modèle de retraite par capitalisation a pris un coup sévère avec la crise économique et la ruine de nombreux fonds de pensions outre-Atlantique. La destruction programmée de notre modèle de retraite par répartition pourrait le remettre sur la sellette. Ne serait-ce pas un des objectifs visés ?

 

La deuxième conséquence sera de maintenir élevé le taux de chômage. Les jeunes qui arrivent sur le marché du travail, les quadras qui se voient licencier pour cause de crise économique vont désormais être en concurrence avec des seniors prêt à céder beaucoup pour avoir un travail, même en CDD, même mal payé, mais qui leur permette de valider ces foutus derniers trimestres avant de pouvoir partir à la retraite avec une pension convenable. Déjà en son temps, Marx théorisait sur « l’armée de réserve » nécessaire au capital. Et pour le redire en termes plus modernes, qui n’a jamais entendu dire « si vous n’êtes pas content, la porte est ouverte. Il y en a des tas qui veulent votre place et ne feront pas tant d’histoire» ?

 

Un choix politique, rompre ou non avec le modèle libéral ?

On vient de le voir, augmenter l’âge de la retraite n’est pas « la seule option possible », mais bien un choix politique, celui du modèle libéral. En se ralliant à cette proposition, le PS a fait un pas de plus dans l’acceptation du libéralisme, un pas de plus vers le centre et la droite, un pas de plus pour s’éloigner de la gauche.

 

Pourtant, des propositions alternatives, de gauche existent. Elles n’ont pour seul « tord » que de rompre avec le modèle libéral, de proposer un autre choix de société. J’en parlerais dans un prochain article. Mais en quelques mots : pourquoi faire peser le financement des retraites sur les seuls salaires ? S’il faut parler « sans tabou » de la réforme des retraites, s’il faut « mettre toutes les options sur la table », alors il faut mettre aussi sur la table ce tabou là : soumettre à cotisation sociale les revenus financiers.

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11 octobre 2009 7 11 /10 /octobre /2009 22:31

Le PS vient d’organiser récemment un référendum sur le principe du cumul des mandats, Le Monde Diplomatique a publié dans son numéro du mois d’octobre  un article très virulent sur la professionnalisation de la vie politique et Le Monde a publié le 7 octobre un classement des députés cumulards. Le sujet est donc d’actualité.

 

 On peut légitimement se demander si un seul homme peut exercer simultanément la fonction de député, chef de groupe à l’Assemblée Nationale, tout en étant maire d’une ville importante et président de la communauté d’agglomération qui va avec (Jean-Marc Ayrault - PS), les journées n’ayant que 24h. On peut tout aussi légitimement se demander si être maire d’une ville de banlieue ne peut pas permettre à un parlementaire d’être en prise avec une réalité éloignée de l’Assemblée Nationale.

 

 Mais en arrière plan de la question du cumul des mandats se profile aussi la question du cumul des indemnités. C’est une question essentielle, mais dont la réponse varie fortement d’un parti à un autre. Les élus de tous les partis politiques reversent une partie de leurs indemnités à leur parti. Mais cette part varie considérablement d’un parti à l’autre. Parler du cumul des mandats et donc du cumul des indemnités ne peut pas se faire sans parler des pratiques en la matière.

 

Cette note n’a pour objectif que d’apporter des éléments à la réflexion en mettant en lumière des informations qui sont peu connues et souvent occultées des analyses.

 

En préambule, le cumul des indemnités des élus est limité par la loi (article L. 2123-20 – alinéa II du code général des collectivités territoriales) à 1.5 fois l’indemnité d’un parlementaire, soit à ce jour 8 165,42 €/mois. Sur ces indemnités, les élus en reversent une partie à leur parti politique, partie qui varie très fortement d’un parti à l’autre. C’est ainsi que les élus PCF contribuent à hauteur de 18 millions d’Euros au financement de leur parti, les élus PS à hauteur de 12 millions d’Euros, les élus UMP à hauteur de 1.8 millions d’Euros. (Le Monde Diplomatique - mois de septembre 2009). Ceci s’explique bien entendu par la différence du montant de l’indemnité que chacun reverse :

 

PCF : Les élus ne doivent pas tirer de revenus supplémentaires de leurs indemnités (Cf. Statut Article V, Chapitre 19 ) Les indemnités d’élus sont reversées au PCF, moins une part compensant la perte de salaire due à la réduction ou à l’arrêt d’une activité professionnelle.

 

PG : Les élus doivent verser 20 % de leurs indemnités à leur parti (Cf. formulaire d’adhésion au PG)

 

PS : Les parlementaires versent leur indemnité au PS National selon un montant fixé par le congrès national (Cf. Statut Titre 9 article 7). Les élus locaux versent une cotisation pour le fonctionnement de leur fédération, dont le montant est déterminé par chaque fédération (Cf. Statut, Titre III, Article 10). A titre d’exemple, le montant de la cotisation était fixé en 2008 à 12% de leurs indemnités pour la fédération de l’Oise (Le Parisien – 30/06/08)

 

UMP : Les élus versant une cotisation pour le fonctionnement de leur fédération, dont le montant est déterminé par chaque fédération (Cf. Statut, Titre III, Article 10). A titre d’exemple, le montant de la cotisation était fixée en 2008 à 3% de leurs indemnités pour la fédération de l’Oise (Le Parisien – 30/06/08)

 

La question du cumul des mandats et donc des indemnités afférentes se posent bien sûr de manière totalement différente lorsque l’élu y sera imposé à hauteur de 3% de son indemnité ou lorsque l’élu sait qu’il ne gagnera rien financièrement au cumul des mandats.

 

Je n’ai pas de réponses toutes faites à la question du cumul des mandats. Néanmoins, il me semble qu’une réforme du système des indemnités et de leurs cumuls, une réforme du mode de financement des partis politiques via leurs élus permettrait d’évacuer ces questions sensibles et d’aborder celle du cumul des fonctions dans le sens de l’intérêt général de manière plus objective.

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10 octobre 2009 6 10 /10 /octobre /2009 20:28

Plus de 2.1 millions de personnes ont participé à la « votation citoyenne » sur l’avenir de la Poste. Ce type de consultation est inédite, tant dans sa forme que par son ampleur. Cette première réussite du mouvement de défense de la Poste peut et doit nous amener à réfléchir aux formes futures de la mobilisation sociale.

 

Nombreux sont ceux, et moi le premier, qui regardent en direction des pays où la gauche anticapitaliste rencontre des succès. Le MAS en Bolivie, Die Linke en Allemagne… Pouvons nous nous inspirer de ces modèles ? Sans doute en partie… Mais aucun de ces modèles ne peut être importé directement en France, tous s’appuient sur des spécificités historiques de leurs pays : mouvement indigène en Bolivie, ex-communistes dans l’ex-RDA en Allemagne. Et pour la France ?

 

Le succès de la votation citoyenne sur la Poste, comme le succès initial des grandes manifestations du premier semestre est dû à l’unité ; de tous les syndicats pour les manifestations du printemps ; des 62 organisations, associations syndicats et partis politiques réunis dans le comité de défense de la Poste pour la votation citoyenne. L’appel et l’aspiration à une très large unité me semblent être un facteur essentiel pour susciter la confiance, l’adhésion et l’engouement, en France comme ailleurs.

 

On a pu voir ici ou là des individus isolés s’auto-organiser lors de cette votation, en téléchargeant le matériel de vote sur Internet et en installant leur propre lieu de votation. Ces initiatives individuelles sont un élément de plus démontrant le succès d’une large mobilisation unitaire.

 

 Néanmoins, ce sont les partis politiques majeurs (PS, PCF, NPA) qui ont organisé l’essentiel de la logistique de la votation et qui ont fourni l’essentiel des militants pour tenir les « bureaux de votes ».  A l’inverse, lorsqu’à la recherche d’une candidature unique antilibérale pour la présidentielle de 2007, les comités antilibéraux ont demandé aux organisations de se renier (PCF et LCR à l’époque), ce fut un échec.

 

Ces faits nous indiquent une piste. Comme partout ailleurs, de Die Linke en Allemagne au MAS Bolivien en passant par l’Equateur, le Venezuela… c’est l’unité qui donne un élan à la mobilisation. Et dans l’histoire spécifique de la France, les organisations politiques et syndicales « historiques » sont des éléments incontournables. Elles seules ont la dimension symbolique qui concrétise cette unité, elles seules ont la force logistique et militante pour mettre en œuvre un mouvement. C’est le symbole de la CFDT, FO et la CGT appelant ensemble à la grève qui a mis les salariés dans la rue. Ce sont les dizaines de milliers de militants du NPA, du PCF et du PS qui ont permis de tenir le même jour prêt de 10 000 points de votes dans toutes la France.

 

L’unité de la gauche anticapitaliste est nécessaire. Ce que les récents événements nous enseignent, c’est qu’elle doit passer par la continuité et l’alliance des organisations existantes et non leur hypothétique « dépassement ». C’est le sens du « Front de Gauche » initié par le PCF et le PG, une démarche qui doit continuer.

 

Pourtant, cette très grande mobilisation ne doit pas être sans lendemain, comme le furent les grèves du premier semestre. Aujourd’hui, l’organisation d’un véritable référendum, ayant force de loi, apparaît comme le meilleur moyen de faire déboucher la mobilisation pour la défense de la Poste. Cette perspective nécessite que les députés de gauche déposent une proposition de loi en ce sens à l’Assemblée Nationale.

Sauf à rêver du « grand soir », ce n’est pas une grève d’un jour ou bien une pétition, aussi massive soit-elle qui suffiront à changer les choses. Les décisions se prennent au gouvernent, à l’assemblée nationale, ou dans les collectivités territoriales. C’est là que la gauche anticapitaliste peut réellement peser pour transformer la société.

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3 septembre 2009 4 03 /09 /septembre /2009 00:27

Le débat interne au Parti Socialiste sur l’organisation de « primaires élargies à gauche» a occupé le devant de la scène politico-médiatique de ces dernières semaines et notamment de l’université d’été du PS à La Rochelle.

 

Pourtant, à 6 mois des élections régionales, mais surtout au moment d’une rentrée sociale qui se fait sous le signe d’une crise économique, de licenciements massifs, mais aussi de réformes très profondes et extrêmement néfastes (travail du dimanche, réforme de la justice, réforme des collectivités territoriales …)  la question du mode de désignation d’un candidat pour des élections qui auront lieu dans trois ans ne me semble pas être la priorité. Ce débat ne devrait pas avoir lieu.

 

 Pourtant, il a lieu. Est-ce la faute à une poignée de quadras socialistes dévorés par l’ambition au point d’en oublier toute vision politique ou même toute tactique électorale? Ou bien l’organisation de primaire sert-elle effectivement une stratégie et une orientation politique ?

 

Le PCF, comme le NPA ou le PG ont repoussé la proposition de primaires. Bien sûr, on peut voir dans ce refus une motivation de pure tactique électorale : dans la Vème République, le poids de l’élection présidentielle est si prépondérant qu’un parti politique qui ne participerait pas au 1er tour perdrait, ou peu s’en faut, toute visibilité politique et médiatique.

 

J’y vois pourtant une autre raison : La question des primaires « à gauche » soulevée par le PS focalise l’attention sur les personnes. Et ainsi, elles permettent d’éviter de poser une autre question : des primaires « à gauche », mais de quelle gauche parle-t-on ? Le PS a tracé sa frontière, elle irait du PCF au Modem, à l’exclusion de la gauche « radicale », NPA et LO. Mais cette frontière est-elle pertinente ? L’acceptons nous ? Cette frontière représente-elle vraiment « la gauche » ?

 

D’autres proposent une autre frontière : d’un côté, la social-démocratie incarnée par les Verts, le PS… et peut-être le Modem, de l’autre la gauche anticapitaliste qui veut rompre avec le modèle libéral, incarnée par le PG, le NPA, le PCF…

 

Quelle gauche peut porter un projet de société à même de susciter l’espoir du changement et permettre de battre la droite ? Et surtout, quelle gauche a un projet qui permettra réellement d’améliorer notre société ? Voilà un débat autrement plus important que le débat sur l’organisation de primaires pour désigner un candidat pour 2012.

 

 Et ce débat là ne peut pas avoir lieu par des concertations entre appareils, par des « ateliers » pour élaborer un programme, ou même par une primaire entre candidats portant l’un ou l’autre projet face aux militants et sympathisants de gauche.

 

Ce débat là est suffisamment grand et important pour avoir lieu devant tous les français, et surtout ce débat ne prend de sens que s’il se confronte à un autre projet, celui de la droite libérale. Ce débat là doit avoir lieu, vous l’aurez compris, au premier tour d’une élection nationale, et  doit être tranché dans les urnes.

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27 juin 2009 6 27 /06 /juin /2009 23:35

On se souvient du candidat Sarkozy se proclamant l’héritier de Jaurès lors des élections présidentielles de 2007[1]. Dans son discours devant le Parlement réunit en congrès, le Président Sarkozy aura voulu poursuivre sur la même lignée en se référant au programme du Conseil National de la Résistance et au pacte social français.

 

La première partie du discours multiplie les envolées lyriques auxquelles un homme de gauche trouvera bien peu à redire : « Fonder sa compétitivité non sur des politiques sacrificielles qui dégradent le niveau de vie, mais sur la recherche d’une productivité globale par la qualité de son éducation, de sa santé, de sa recherche, de ses services publics, de sa protection sociale (…) ». Puis-je me dire en désaccord avec de tels principes ?

Le Président dit avoir tiré les leçons de la crise : « le modèle français a de nouveau sa chance » dit-il aujourd’hui après avoir vanté les mérites du modèle anglais[2] durant sa campagne, car « tout nous y ramène : la crise économique, la crise sociale, la crise écologique ». Il va même jusqu’à critiquer la mondialisation « qui privilégie la croissance externe, chacun cherchant par tous les moyens à prendre les emplois et les marchés des autres ». L’appel à refonder le capitalisme[3] n’est pas loin, lorsqu’il déclare vouloir faire passer la mondialisation dans une logique « coopérative ».

 

Le peuple de gauche devrait se féliciter de cette conversion du président de la république, sinon à l’anticapitalisme, du moins à la social-démocratie. Mais au lieu de me donner envie d’applaudir, ce discours me rappelle une phrase célèbre attribuée à l’ancien mentor politique de Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac : « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Car des paroles aux actes, le fossé entre le discours du Président de la République et la politique mise en œuvre par son gouvernement est immense.

 

Nicolas se réfère au Conseil National de la Résistance (CNR) et à son pacte social. Pourtant, depuis le début de son mandat, il n’a eu de cesse de le mettre à bas. Le principe fondateur de la sécurité sociale mise en œuvre par le CNR était « chacun cotise selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ». Les récentes réformes instaurant une franchise médicale et incitant à transférer une partie des remboursements sur les mutuelles (où on reçoit en proportion du contrat souscrit) sont en contradiction totale avec le programme du CNR et son pacte social.

Le CNR indiquait également dans son programme : « le retour à la nation des grands moyens de production monopolisés, fruit du travail commun, des sources d'énergie, des richesses du sous-sol, des compagnies d'assurance et des grandes banques »[4]. De la vente par l’Etat de GDF à Suez aux aides massives aux banques privées, on mesure l’écart entre les idéaux du CNR et la politique mise en œuvre par le gouvernement actuel.

 

Nicolas Sarkozy veut également « fonder (la) compétitivité (…) sur la qualité des services publics ». Dans le même temps, au Conseil de l’Union Européenne, il donne l’accord de la France à la candidature de l’ultra-libéral Barroso pour présider la commission européenne, et soutient des deux mains la politique libérale de l’UE. Cette politique qui, mise en œuvre par Barroso, concourt à la disparition des services publics, renommés d’ailleurs services d’intérêts généraux pour mieux pouvoir les transférer au secteur privé[5].

 

Dans la même phrase, Nicolas Sarkozy déclare toujours « fonder (la) compétitivité non sur des politiques sacrificielles mais sur la qualité de (la) santé ». La loi « Patients et territoire » qui donne pour priorité à l’hôpital la rentabilité financière et rencontre une protestation unanime du corps des médecins, y compris jusque dans les rangs de l’UMP[6], la fermeture de nombreuses maternités à travers la France semblent plus être de l’ordre de la  politique sacrificielle que du renforcement de la qualité du système de santé. La suppression annoncée ces derniers jours de 16000 postes d’enseignants[7] à la rentrée prochaine relève du même ordre dans le domaine éducatif.

 

La litanie des incohérences entre les intentions présentées et les actions passées pourrait continuer encore longtemps. Intéressons nous plutôt aux propositions faites lors du discours.

 

Ainsi, Nicolas Sarkozy dit « pour atteindre l’égalité, il faut savoir donner plus à ceux qui ont moins, il faut savoir compenser les handicaps de ceux auxquels la vie a donné d’emblée moins de chance de réussir qu’à tous les autres (…) il faut le faire sur des critères sociaux. » On cherche dans la suite quelle(s) mesure(s) nouvelle(s) le président va proposer en matière sociale,  mais on ne trouve que la phrase « nous n’éluderons pas la question des niches sociales ». « Donner plus à ceux qui ont moins » passerait par la suppression d’aides sociales ? La cohérence du discours n’apparaît pas d’emblée.

 

Nicolas Sarkozy se demande également « comment se fait-il que nous ayons tant tardé à entreprendre la révolution verte du Grenelle de l’Environnement » Pourtant, l’essentiel des mesures adoptées lors du premier Grenelle, lancée en grande pompe en juillet 2007, n’ont toujours pas été traduites dans la loi deux ans plus tard. Plus encore, le plan de relance annoncé cet hiver par le gouvernement incluait la construction de nouvelles autoroutes, en totale contradiction avec le Grenelle[8].

 

Nicolas Sarkozy déclare également « Je ne sacrifierai pas l’investissement parce que sans investissement, il n’y a plus d’avenir. » Pourtant, il déclare ensuite « Nous irons jusqu’au bout de la réforme des collectivités territoriales ». Réforme qui, au nom de la maîtrise des dépenses publiques et avec la suppression de la taxe professionnelle, mesures encore réaffirmée dans ce discours, nuira aux capacités d’investissement des collectivités territoriales, pourtant premières investisseurs publics, très loin devant l’Etat.

 

Le maître mot de la fin du discours est enfin « nous ne pouvons pas laisser un euro d’argent public gaspillé ». Outre qu’il faut un certain culot pour dire cela lors d’une cérémonie à 400 000 € la journée, on pouvait s’attendre à une déclaration fracassante sur les niches fiscales qui, après un récent rapport de la Cour des Comptes, ont fait récemment les gros titres des journaux économiques[9]. Mais non, aucun mot sur les niches fiscales, par contre « nous n’éluderons pas la question des niches sociales ».  On épargne les riches, on s’en prend au porte monnaie des plus pauvres, nécessairement assistés ou cherchant à tromper le fisc. Ouf, on retrouve enfin nos repères, notre Président est toujours de droite, libéral, et l’ami du CAC 40. Il a seulement troqué une journée bling bling sur le yatch de Bolloré pour une journée dans les fastes pourpres et or de la République. Mais au fond, c’est toujours le même.

 


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30 avril 2009 4 30 /04 /avril /2009 18:07

 Entendu hier au JT « les grandes puissances sont touchées ». Sous-entendu, après le 11 septembre, après la crise économique, l’occident est à nouveau ébranlé… par la grippe porcine. Hier encore, des journalistes qualifiaient de « très probables » les deux cas « suspects » en France. Les cartes du monde s’affichent, avec en rouge les pays où la grippe porcine a tué. L’Amérique du Nord est ainsi bariolée de rouge de l’Alaska à Mexico - pour un seul et unique cas mortel au nord de la frontière mexicaine…. La dramatisation marche à plein. Il y aurait déjà prêt de 160 morts « suspectes » au Mexique.

 

 Et pourtant, sur ces 160 morts suspectes, seuls 7 sont aujourd’hui avérées. En France, les deux cas « suspects » sont qualifiés de « bénin » ou « modéré », en tout cas sans risque. L’un d’eux semblerait même n’être qu’une grippe classique.

 

 Rappelons que la grippe espagnole de 1918 a fait plus de 30 millions de morts, et que la grippe commune fait chaque année en France environs 200 morts.

 

 Alors oui, il est du rôle des autorités sanitaires de chaque pays et de l’OMS de surveiller attentivement le virus de la grippe afin d’être en mesure de détecter l’apparition d’une nouvelle souche virulente et dangereuse comme le fut la grippe espagnole et quelques autres ensuite. Mais si les autorités sanitaires se doivent d’être attentives, il parait encore largement trop tôt pour dramatiser et déclencher une psychose comparable à celle de la grippe aviaire qui fut déjà un gros « pétard mouillé ». Ne recommençons pas.

 

 A la veille du premier mai, en pleine crise économique et sociale on pourrait penser que les médias auraient mieux à faire que de monter en épingle des cas « suspects » ou « très probables ». Il vaudrait peut-être mieux écouter ce qu’on a dire les médecins et les grands professeurs de médecine sur l’état de l’hôpital public.

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8 janvier 2009 4 08 /01 /janvier /2009 19:23

Un million et demi de personnes assiégées affamées, bombardées depuis 18 mois c'est une punition collective et donc un crime de guerre aux termes de la 4e convention de Genève art. 33. Un million et demi de personnes qui subissent une agression d'une violence sans précédant de l'armée israélienne, c'est encore un crime de guerre ! L'union Européenne a donné le feu vert à Israël pour ce crime en décidant à l'initiative de sa présidence française, et contre le parlement européen, du « rehaussement » du statut des relations Union Européenne -Israël.

Nous, organisations du collectif National pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, signataires de cet appel , exigeons :

  • L'arrêt du massacre,
  • La levée immédiate et totale du blocus,
  • La suspension de tout accord d'association entre l'UE et Israêl,
  • Des sanctions immédiates contre Israël,
  • La protection de la population de Gaza et de tout le peuple palestinien

Pour la liste des manifestations : http://www.france-palestine.org/article10759.html

Premiers Signataires : Américains contre la Guerre (AAW) France, Agir Contre la Guerre (ACG),AFD france, AFPS, AJPF, ATF,Association des Marocains de France, Associations des Travailleurs Maghrébins de France, CCIPPP,Collectif des Musulmans de France, Collectif Faty Koumba, Ettajdid France, FTCR, Génération Palestine, GUPS France, Ligue Communiste Révolutionnaire, MIR, MIB, MRAP, NPA, Parti Communiste Français (PCF), PCOF, PDP, Solidarité tunisienne, Union juive française pour la paix, UTIT, Femmes en Noir, CPPI Saint Denis, La Courneuve Palestine, Association Républicaine des Anciens Combattants Les VERTS. Les Alternatifs . CVPR PRO. ASHDOM. Farrah-France, Handicap-Solidarité, AIPPP, Civimed Initiatives, Coordination de l'Appel de Strasbourg, Collectif judéo arabe et citoyen pour la paix, Cedetim, Droits devant, S'en sortir Ensemble, Mouvement des quartiers pour la justice sociale,Solidarité Palestine 18°,Droits devant !!,ACU : association des communistes unitaires, CNCU,coordination nationale des collectifs unitaires, Stop Précarité, Comité de solidaritéMartiniquePalestine,Union des Musulmans de Seine Saint Denis, le Cercle Frantz Fanon, UJAJAF, ATL Jenine, Réseau Féministe « Ruptures », Emancipation tendance intersyndicale, Collectif Feministe Pour l'Egalité ...

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29 décembre 2008 1 29 /12 /décembre /2008 18:30

manifestation Mardi 30 Décembre 18H00 départ à l'angle du bd Montparnasse rue de Rennes en direction du Quai d'Orsay

Appel à l'initiative du collectif national pour une Paix Juste et Durable entre Palestiniens et Israéliens :

GAZA : ARRETONS LE MASSACRE DU PEUPLE PALESTINIEN!

 1million et demi de personnes assiégées, affamées, bombardées depuis 18 mois c'est une punition collective et donc un crime de guerre aux termes de la 4e convention de Genève art.33Bis.

 1 million et demi de personnes qui subissent une agression d'une violence sans précédent de l'armée israélienne, c'est encore un crime de guerre!

 L'union Européenne a donné le feu vert à Israël pour ce crime en décidant à l'initiative de sa présidence française, et contre le parlement européen, du «rehaussement» des relations Union Européenne -Israël.

    Nous, organisations du collectif National pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens signataires de cet appel ,exigeons:

- L'arrêt du massacre
- La levée immédiate et totale du blocus
- La suspension de tout accord d'association entre l'UE et Israël
- Des sanctions immédiates contre Israël
- La protection de la population de Gaza et de tout le peuple palestinien

Nous appelons à une manifestation Mardi 30 Décembre 18H00 départ à l'angle du bd Montparnasse rue de Rennes en direction du Quai d'Orsay

A un rassemblement pour mettre en place un point fixe de mobilisation le Lundi 29 Novembre 17H00 à la Fontaine des Innocents Paris (Métro les Halles).


Premiers Signataires au 28/12/08 :
Américains contre la Guerre (AAW) France, Agir Contre la Guerre (ACG),AFD france, AFPS, AJPF, ATF,Association des Marocains de France, Associations des Travailleurs Maghrébins de France, CCIPPP,Collectif des Musulmans de France, Collectif Faty Koumba, Ettajdid France, FTCR, Génération Palestine, GUPS France, Ligue Communiste Révolutionnaire ,MIR, MIB,MRAP,NPA,Parti Communiste Français (PCF), PCOF,PDP,Solidarité tunisienne, Union juive française pour la paix,UTIT, Femmes en Noir, CPPI Saint Denis, La Courneuve Palestine, Association Républicaine des Anciens Combattants Etc...


MERCI A TOUS DE FAIRE SUIVRE.

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