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1 avril 2010 4 01 /04 /avril /2010 13:37

FdG-RegionaleLe Conseil National du PCF s’est réunit les 28 et 29 mars pour analyser les résultats des élections régionales, (cf. relevé de décision [1] et rapport de Pierre Laurent [2]). Le secrétariat national du Parti de Gauche faisait a fait également plusieurs déclarations suite aux élections les jours précédents (Déclaration du secrétariat national du PG suite aux élections régionales et Déclaration du PG sur les exécutifs régionaux ).

 

Poursuivre le Front de Gauche

Le Conseil National du PCF se prononce sans ambiguïté pour reconduire la participation du PCF au Front de Gauche ( « Il s’agit donc désormais à partir de nos choix de Congrès de faire entrer notre stratégie de Front de gauche dans une nouvelle phase, une nouvelle étape de son développement. »[1]), option bien entendu également partagé par le PG « La preuve est faite que la cohérence du vote Front de gauche se renforce dans l'épreuve de la clarification politique. Nous pensons que cela est de nature à faire avancer l'adhésion au Front de Gauche d'un nombre croissant de consciences de gauche. ». Sans que cela soit encore dit officiellement, le Front de Gauche est désormais un objet politique stable, et le « paquet électoral » proposé par le Parti de Gauche (union jusqu’aux présidentielles et législatives de 2012, Pour un Front durable jusqu’à la présidentielle et au delà) semble tacitement accepté par le PCF, même si cela devra être formalisé lors d’un congrès en juin 2011. On imagine cependant difficilement aujourd’hui que le PCF fasse un autre choix.

 

Elargir le Front de Gauche

PG et PCF s’accorde pour élargir le Front de Gauche. Ainsi, le CN du PCF lance un appel : A toutes les actrices et tous les acteurs du mouvement social, aux syndicalistes, aux intellectuels, aux militants de quartier, à toutes les femmes et les hommes qui se sont intéressés, ou ont rejoint ou soutenu notre démarche, nous lançons un appel « pourquoi le Front de gauche ne deviendrait-il pas votre affaire ? » [1]

Le PG lui propose « que le Front de Gauche s'élargisse sans tarder. D'une part  à toutes les forces de l'autre gauche qui le souhaitent et notamment à celles avec lesquelles nous venons de faire campagne. Ensuite en nous enracinant le plus largement possible. Nous proposons d'offrir la possibilité d'adhérer au Front de Gauche sans être obligés de rejoindre les partis qui le constituent. » [3]

Seule différence notable, nous y reviendrons plus bas, le PG cite nommément l’hypothèse d’une union avec d’autres organisations dont le NPA, « On peut dorénavant espérer que nos camarades du NPA entendent ce message de masse et fassent dorénavant le choix de l'unité » [3]. Le PCF estime quant à lui que « L’expérience le montre, la question ne peut être seulement affaire d’organisations » [1] entendez, la question n’est pas l’affaire d’organisation, et surtout pas d’élargissement au NPA.

 

Le Front de Gauche oui, mais quel Front de Gauche ?

Pourtant, à la lecture croisée des communiqués du PCF et du PG, on peut s’interroger sur ce que chacun attend du Front de Gauche.

 

Le PG le dit depuis sa fondation, son but est de contester l’hégémonie à gauche du PS et le réaffirme encore aujourd’hui : « nous estimons que le PS et Europe Ecologie ne sont pas à la hauteur de l'état d'urgence sociale et écologique du pays. Le Front de Gauche doit se hisser à une nouvelle hauteur afin de devenir un recours pour le pays. » et « Le PS était convaincu de nous faire reculer dans ce bras de fer qu'il a voulu localement comme nationalement pour relativiser le poids du Front de Gauche et jeter un interdit sur toute alliance avec le NPA (quand bien même dans le Limousin il se soit agi de NPA unitaires). Nous avons fait à l'inverse la démonstration que le Front de gauche a des réserves électorales considérables. La preuve est faite que la cohérence du vote Front de gauche se renforce dans l'épreuve de la clarification politique. Nous pensons que cela est de nature à faire avancer l'adhésion au Front de Gauche d'un nombre croissant de consciences de gauche. Et aussi de militants et dirigeants politiques. ». Pour le PG, la gauche social-démocrate et « l’autre gauche » (entendez anti-capitaliste, de transformation sociale, radicale …) ont des projets différents. Ils peuvent s’unir pour battre la droite au second tour d’une élection, mais la transformation sociale réelle ne viendra que lorsque cette autre gauche aura pris l’ascendant sur la gauche social-démocrate incarnée par le PS et les Verts (sans parler d’Europe Ecologie dont le positionnement « à gauche » fait débat).

Ainsi, le PG a annoncé qu’il ne participerait pas aux exécutifs régionaux dirigés par le PS « Les conseillers régionaux du Parti de Gauche élus le 21 mars ne participeront pas aux exécutifs régionaux. » [3]estimant que les conditions requises par le texte du 28 octobre 2009 servant de protocole d’accord à la formation du Front de Gauche n’étaient pas réunis.

Ces conditions étaient : « la possibilité de mettre en oeuvre les points essentiels de notre programme et du rapport de force permettant effectivement de les appliquer. Cette hypothèse exclut toute participation du Modem ». Au lendemain des régionales, le PG considère que : « ni le rapport de force, ni le contenu ne nous permettent de participer à des exécutifs qui ont pour objet d'appliquer le contrat de mandature signé entre le PS et Europe Ecologie. » [3].

Le PG vient ainsi pratiquement sur les positions défendues par le NPA en début de campagne de non-participation aux exécutifs. L’excellent score de la liste Front de Gauche et NPA en Limousin (19.1%) sur ces bases y est sans doute pour beaucoup. D’ailleurs, le PG appelle de nouveau à l’unité du Front de Gauche avec le NPA (On peut dorénavant espérer que nos camarades du NPA entendent ce message de masse et fassent dorénavant le choix de l'unité [2]).

 

Le PCF est hélas beaucoup moins clair dans ses objectifs. Certes, le PCF il « La bataille de 2012, contre la droite mais aussi dans le débat à gauche, se gagnera d’abord sur le terrain du projet. » [1], indiquant une différence de projet « à gauche ». Pierre Laurent précise : « notre ambition politique est clairement la constitution de majorités politiques de gauche autour de projets réellement transformateurs » [2] .

Mais pour lui, à la différence du PG, il n’y a bien qu’une seule gauche. On cherche vainement dans le rapport de Pierre Laurent [2]  toute référence claire à une distinction entre la gauche social-démocrate et « l’autre gauche » au sens du Parti de Gauche. Ainsi, Pierre Laurent voit le Front de Gauche « comme composante dynamique nouvelle ayant contribué à la victoire de la gauche. » [2] , et déclare « Nous sommes aujourd’hui l’une des trois composantes indispensables à toute victoire de la gauche. » [2] . Il considère que « Notre travail de rassemblement sur des contenus de changement réel pour notre peuple doit embrasser tout le champ de la gauche » sans distinguer la gauche social-démocrate de « l’autre gauche », vocable totalement absent sous une quelconque forme du discours du PCF.

Quant au NPA, la question est vite évacuée. Pierre Laurent dans son rapport se contente d’acter l’échec du NPA « notons l’échec électoral et politique du NPA par rapport à ses objectifs fondateurs » [2] . Et si Pierre Laurent se félicite de l’excellent score de la liste Front de Gauche en Limousin «Je veux en particulier saluer les quatre régions où les listes du Front de gauche conduites par des têtes de listes communistes dépassent la barre des 10 % : l’Auvergne avec André Chassaigne qui réalise 14,24 %, le Limousin avec Christian Audoin qui réalise 13,13 % au 1er tour et réussit un formidable 19,1 % » il n’en retient que la tête de liste communiste. Pierre Laurent ignore opportunément la présence du NPA sur cette liste, ignore tout autant le refus du PS d’accepter un élu NPA au conseil régional, libre de son vote. Il ne s’interroge donc pas sur la stratégie qui a amené à le Front de Gauche en Limousin a se maintenir au second tour en refusant de siéger à l’exécutif régional, stratégie qui lui a valu le meilleur score national du Front de Gauche. Voilant pourtant un fait qui mériterait une sérieuse analyse. Pierre Laurent dit encore : « Comment élargir encore et toujours le Front de gauche ? L’expérience le montre, la question ne peut être seulement affaire d’organisations. ». Certes, mais elle est aussi une affaire d’organisation. Mais d’élargir le Front de Gauche au NPA, pas un mot ni dans le discours de Pierre Laurent, ni dans la résolution du CN, dont l’appel à élargir le Front de Gauche ne s’adresse pas aux militants d’autres organisations politiques : « A toutes les actrices et tous les acteurs du mouvement social, aux syndicalistes, aux intellectuels, aux militants de quartier, à toutes les femmes et les hommes qui se sont intéressés, ou ont rejoint ou soutenu notre démarche, nous lançons un appel « pourquoi le Front de gauche ne deviendrait-il pas votre affaire ? »

En conclusion, le PCF ne voit quant à lui aucune objection à la participation des élus du Front de Gauche aux exécutifs régionaux. C’est d’ailleurs la raison avancée par le PG pour refuser de siéger dans le groupe Front de Gauche en Ile de France (Déclaration des conseillers régionaux du PG en Ile de France), même si le PCF dénonce des raisons bien moins glorieuses pour le PG (Mise au point de Gabriel Massou). Sans entrer dans la polémique sur la question des places, on voit là qu’apparaît un clivage important entre le PG et le PCF.

 

Alors, quel avenir pour le Front de Gauche. Les ambitions du PG et du PCF resteront-elles compatibles, ou peut-on émettre une sérieuse hypothèque sur l’avenir du Front de Gauche ?

 

Au dernier congrès, la « base » du PCF avait proposé de nombreux amendements pour rappeler les orientations communiste, de rupture avec le capitaliste de ce parti, singulièrement absente dans le texte initial proposé par la direction nationale – dont Pierre Laurent. Espérons qu’il en soit de même au congrès de juin 2010, même si l’élection prévisible de Pierre Laurent dont je viens ici de détailler les orientations politiques ne présage rien de bon à ce sujet.

 

[1] : Relevé de décision du CN du PCF du 28 et 29 mars

[2] : Rapport de Pierre Laurent au CN du PCF du 28 et 29 mars.

[3] : Déclaration du secrétariat national du PG suite aux élections régionales

[4] : Déclaration du PG sur les exécutifs régionaux

[5] : Communiqué de la Gauche Unitaire, second tour régionale 2010)

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22 mars 2010 1 22 /03 /mars /2010 14:49

http://www.humanite.fr/local/cache-vignettes/L170xH103/arton2763144.jpgElle avait belle allure, la carte de France à la télé hier soir : « toute rose » sauf l’alsace réduit au statut de village Gaulois. J’aurais dû m’en réjouir. Pourtant, ce ne fut pas le cas.

 

L’UMP : C’est un échec, donc on continue comme avant !

Certes François Fillon a déclaré qu’il allait prendre sa part de responsabilité dans la défaite de l’UMP, sous-entendu, qu’il allait présenter sa démission. Néanmoins, il est évident que Nicolas Sarkozy ne l’acceptera pas.

Mais surtout, Jean-François Coppé, président du groupe UMP à l’Assemblée Nationale a annoncé la couleur début de la soirée électorale sur France2 : la conséquence de cet échec électoral, c’est qu’il faut « revenir aux fondamentaux » et que les « réformes » ne vont pas s’arrêter. Sous la critique à peine voilée des errements de la méthode Sarkozy, on trouvait le cœur du message : on continue comme avant !

Ainsi, au fur et à mesure de la soirée électoral, la sémantique glissait : certes, la droite reconnaît un échec, mais un échec « local », qui ne saurait remettre ne cause la légitimité de l’échelon « national ».

Nous avons été une majorité hier a indiquer dans les urnes notre refus de la politique gouvernementale. Nous serons sans doute très nombreux à continuer à la crier dans la rue lors de la journée de grève interprofessionnelle du 23 mars.

Pourtant, dès hier soir, le gouvernement a déclaré qu’il entendait « maintenir le cap » et ne changerait pas de politique. On peut supposer que quel que soit le succès de la mobilisation syndicale demain, il restera tout aussi ferme.

Non, pas de quoi se réjouir vraiment, quand d’élections en manifestation, rien ne change, rien ne peut changer. Cela ne peut que nourrir la désespérance, l’abstention électorale, le repli sur soi dans le monde professionnel.

On nous serine « 2012 ». Et en attendant ? 2 ans d’augmentation du chômage, 2 ans de casse de la sécurité sociale, avons-nous vraiment les moyens d’attendre 2 ans ?

 

Le PS, victoire de George Frèchen de Ségolone Royal et de l’hégémonie

Le gauche a donc remporté une nette victoire. Pour l’illustrer, les télévisions nous montrent d’abord Ségolène Royal, puis Georges Frêche. Et les commentateurs n’avaient qu’une question en tête : laquelle de Ségolène Royal ou de Martine Aubry ressort la plus renforcée pour l’élection présidentielle, tandis que Frêche déclarait le PS mort à la manière d’un Le Pen en 2002. Bref, hier soir, derrière la victoire du PS, c’était aussi un triomphe du populisme. Ca n’a rien de rassurant pour l’avenir.

 

Certes, Martine Aubry prétend inventer une « gauche solidaire » nouvel avatar de la « gauche plurielle ». Elle prétend avoir appris du passé et qu’il n’y a pas de volonté de « vassalisation » des autres forces politiques, Europe Ecologie ou Front de Gauche. Il fallait pourtant voir François Hollande sur France2 rappeler que c’était bien le PS qui était arrivé en tête et qui avait conduit le rassemblement. Il fallait aussi se souvenir que ce PS « solidaire » n’avait voulu d’un rassemblement ni en Bretagne, ni en Limousin, ni en Picardie, et qu’ailleurs, les négociations furent souvent très « rugueuses » comme on dit. Alors, cette gauche « solidaire » ne me paraît pas beaucoup plus porteuses d’espoir que ne le fut en son temps la « gauche plurielle » qui se termina un certain mois d’avril 2002 qui restera dans toutes les mémoires.

 

Vive le Limousin

Petite et faible lueur d’espoir dans tout ça, le Limousin ! Face au diktat du PS qui refusait d’avoir un membre du NPA au conseil régional « libre de son vote », le Front de Gauche s’est maintenu. Il a a fait un très beau score : 19.1%. Le PS refusait d’avoir un élu du NPA, il en aura 2 pour prix de son arrogance. Toutes mes félicitations au Front de Gauche, au NPA et aux électeurs du Limousin !

 

Ce très bon succès de l’unité de la gauche anticapitaliste en Limousin doit nous interpeller. Un succès local ne vaut sans doute pas pour la France entière, mais quand même. A l’heure où certains veulent raviver l’unité de « toute la gauche », faisant fi de toute distinction entre social-démocratie et gauche anticapitaliste, le succès de ce Front de Gauche élargi au NPA doit faire réfléchir.

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17 mars 2010 3 17 /03 /mars /2010 10:02

Regionale.jpgAnalyse du score du Front de Gauche

Le Front de Gauche enregistre au niveau national 1 098 594 voix, soit 5.64% des suffrages exprimés. Aux élections européennes de 2009, il enregistrait 1 041 911 voix, soit  6.05% des suffrages exprimés. Néanmoins, la comparaison directe entre les deux élections n’est cependant pas possible pour de très nombreuses raisons :

Le Front de Gauche ne se présentait pas dans les DOM-TOM,

En France Métropolitaine, le Front de Gauche ne se présentait que dans 17 régions sur 22. Dans 2 autres régions (Bretagne, Lorraine), le PG se présentait seul (score classé Divers Gauche par le ministère de l’intérieur) et dans 3 autres (Bourgogne, Champagne-Ardenne, Basse Normandie), il se présentait avec le NPA (score classé Extrême Gauche par le ministère de l’intérieur)

En France Métropolitaine toujours, le Front de Gauche se présentait conjointement avec le NPA (Languedoc, Limousin, Pays de la Loire) (score classé Front de Gauche par le ministère de l’intérieur, malgré la présence du NPA).

Ensuite, chacun peut faire tourner la calculette, pour compter le score du Front de Gauche dans les seules 17 régions où il se présentait, divisé par les suffrages exprimés de ces seules 17 régions, de la seule France Métropolitaine, de la France entière, DOM-TOM compris. Chacun peut à son gré y ajouter également les scores obtenus par le PG seul, voir du PG allié au NPA.

Les amoureux de la calculette et des chiffres y trouveront leur bonheur. Je ne ferais qu’effleurer l’exercice pour essayer d’en dégager non pas une vérité chiffrée et absolue, mais une impression générale.

Front de Gauche en France Métropolitaine exclusivement : 5.80%

Front de Gauche sur les 17 régions où il se présentait : 6.95% (chiffre à tempérer néanmoins : si le Front de Gauche ne s’est pas présenté dans ces 5 régions, c’est parce qu’il savait qu’il y ferait un mauvais score. Si le Front de Gauche s’était présentait dans ces 5 régions, il n’aurait vraisemblablement pas été à 6.95%)

Front de Gauche additionné aux listes PG seul et PG + NPA, sur toute la France Métropolitaine : 6.45%

Résumons par un score du Front de Gauche entre 5.5% et 7% selon ce qu’on veut  y mettre, soit du même ordre qu’aux élections européennes, en légère progression diront les optimistes.

 

Et du côté du NPA

Le NPA enregistre au niveau national 468 464 voix, soit 2.41% des suffrages exprimés. Mais là encore, la situation est assez complexe :

Ce score ne tient pas compte des 3 régions (Languedoc, Limousin, Pays de la Loire)  où le NPA se présentait avec le Front de Gauche,

Ce score tient compte des 3 régions (Bourgogne, Champagne-Ardenne, Basse Normandie) où le NPA se présentait avec le Parti de Gauche, sans le PCF.

Le NPA ne se présentait pas dans les DOM-TOM

Pour les amoureux de la calculette, là encore, quelques tendances :

NPA dans les 15 régions où il se présentait seul : 2.68%

NPA dans les 18 régions où il se présentait dont celle avec le PG : 2.85%

Score du NPA dans les 3 régions où il était avec le PG : entre 4.3% et 4.9%

En résumé, le NPA fait un très mauvais score, inférieur à 3%, à l’exception des régions où il a amorcé une dynamique unitaire avec le PG (où il se situe entre 4% et 5%) et des régions où le PCF a rejoint cette dynamique unitaire (score supérieur à 5%, et même 13.13% en Limousin).

 

Perspective :

Après sont relatif succès à la présidentielle 2007, après son relatif échec aux Européennes de 2009, le NPA essuie un revers clair et sans appel. Cela semble surtout marqué l’échec de la stratégie du rassemblement derrière une icône charismatique (Olivier Besancenot en l’occurrence) et l’échec d’une stratégie « radicale » de refus de toute participation aux exécutifs. A ce titre, il convient de mentionner le score d’Olivier Besancenot en Ile de France (3.1%) qui atteste que même sur son nom et son image, Olivier Besancenot ne parvient guère à mobiliser.

Le Front de Gauche quant à lui vient de connaître deux succès (modérés il est vrai), mais qui lui permettent désormais de revendiquer une place durable dans le paysage politique français. Place renforcée par l’existence de régions où il fait un score très important qui lui permet notamment de se maintenir au second tour où d’y négocier sa fusion en position de force.

Cette élection semble confirmer la stratégie d’union de la gauche anticapitaliste amorcée par le Front de Gauche, et devrait appeler à la poursuivre dans les années futures. Néanmoins, il faut tempérer cette optimisme : les électeurs du NPA aux Européennes qui n’ont pas voté NPA aux régionales n’ont pas, ou très peu reporté leur vote sur le Front de Gauche. La baisse du NPA ne semble guère avoir profité au Front de Gauche, et il convient de se demander ce que sont devenus ces électeurs, et pourquoi s’ils ont été déçu par le NPA entre les Européennes et les Régionales, ils n’ont pas choisit de reporter leur vote sur le Front de Gauche, et comment ont-ils reporté ce vote (abstention, EE, PS ) ?

Ministère de l’intérieur – Résultat des Elections Régionales 2010. Remarque : Sur le site du ministère, la somme totale du Front de Gauche est supérieure à l’addition du score de chaque région (1 137 153 suffrages contre 1 098 594). Suspectant une erreur, j’ai pris le chiffre région par région.

Ministère de l’intérieur – Résultat des Elections Européennes 2009.

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29 janvier 2010 5 29 /01 /janvier /2010 20:15
Massacre.jpgSILENCE, ILS CASSENT

DEMOCRATIE LOCALE, SERVICES PUBLICS

EN DANGER !

 Nicolas Sarkozy et l’UMP , sous prétexte de « modernisation » et d’« économies », s’attaquent maintenant à ce qui fait la base même de la démocratie locale : les élus de proximité, les instances dans lesquelles ils siègent (région, département, commune), leur liberté décisionnaire et leurs moyens financiers.

Les raisons invoquées ? Une simplification du « mille-feuille administratif » et des mesures d’économie .

En réalité, c’est une vaste entreprise de démolition publique qui est en marche. Le « mille-feuille » dont parle M. Sarkozy et ses ministres, c’est votre région, ses transports, ses lycées, ses services publics ; c’est votre département, ses crèches, ses aides aux personnes âgées, aux jeunes, aux associations, à la culture ; c’est votre commune avec ses écoles, ses stades, sa piscine, sa restauration scolaire, ses centres de loisirs et de vacances… De tout cela, il ne restera que des miettes, une fois le « mille-feuille » détruit.

Par contre, les services publics mis à mal, l’ouverture à la concurrence privée pourra jouer à plein. Ce n’est pas un mille-feuille que se partageront les grands groupes privés, mais une véritable galette.

Que se passe-t-il dès le début 2010 ?

Tout est fait pour que les régions,  les départements, les communes n’aient plus aucune autonomie. Ils en sont réduits à une stricte application des compétences fixées par la loi, sans aucun pouvoir de décision.

SUPPRESSION DE LA CLAUSE DE COMPETENCE GENERALE

Pour les régions et les départements, c’est la fin de leur liberté d’intervention.

 Concrètement, cela veut dire moins de services publics, moins de solidarité,  pratiquement aucune possibilité pour les élus de mener une politique volontariste pour réduire les inégalités, aider encore plus les plus défavorisés, avoir des actions concrètes en direction de la petite enfance, des jeunes, des personnes âgées. C’est toute la politique d’aide à l’éducation, à la culture, au transport, à la vie associative,  qui est remise en cause.

Pour le département du Val-de-Marne, ces actions représentent 20% du budget de fonctionnement.

Rien que pour Choisy-le-Roi, cette loi remet en cause :

·        l’existence des quatre crèches départementales (crèche des Alliés, crèche Léon Gourdault, crèche de l’avenue Villeneuve-St-Georges, crèche de la rue de la Paix)

·        l’aide à la demi-pension des collégiens

·        le remboursement de 50% de la carte Imagine R

·        les cartes Améthyste et Rubis

·        des aides aux logements sociaux

·        des aides à la vie associative

·        l’entretien des parcs et espaces verts départementaux (ex : parc interdépartemental des sports)

·        des aides à l’action culturelle (ex : les fonds départementaux répartis dans les bibliothèques du département, pour Choisy, le fonds départemental de poésie francophone  contemporaine ; Le MacVal à Vitry…)

IL NE S’AGIT PAS ICI DE VOLONTE POLITIQUE, LES CONSEILLERS GENERAUX  SERAIENT HORS LA LOI S’ILS CONTINUAIENT  A FINANCER CES ACTIONS.

Alors, économies ? Etes-vous prêts à voir disparaître les crèches existantes alors que nombre de demandes ne sont pas satisfaites et qu’il faudrait au contraire en créer de nouvelles ? Etes-vous d’accord pour voir baisser le nombre de constructions de logements sociaux , les aides aux plus défavorisés, alors que les listes de mal-logés s’allongent  et que les associations caritatives ne savent plus comment répondre aux besoins croissants en cette période de crise économique ?

Vous n’êtes pas prêts à voir disparaître vos services publics ? Alors qui va prendre le relais ? La région ? Elle est logée à la même enseigne que le département. Elle aussi perd sa clause de compétence générale. La commune ? Elle est effectivement la seule à garder cette possibilité (du moins en théorie).

En pratique, qu’en est-il ?

SUPPRESSION DE LA TAXE PROFESSIONNELLE.

Dans la même logique de casse des services au public, le gouvernement a fait voter par sa majorité  le 18 décembre dernier le projet de loi de finances qui prévoit la suppression de la taxe professionnelle.

POUR CHOISY, CELA REPRESENTE 25% DES RECETTES FISCALES PERCUES : SOIT  7 MILLIONS D’EUROS.

Dans notre commune,  chaque année apporte des difficultés budgétaires supplémentaires : plus de population, plus de besoins,  plus de précarité, une dotation globale de fonctionnement attribuée par l’Etat en augmentation de 8.5% alors que l’inflation officielle est déjà de 11.8% et que l’augmentation réelle moyenne du panier du maire au niveau national est en augmentation de 20%. De plus, cette dotation se base sur une population d’un peu plus de 38 000 habitants alors que nous sommes presque 40 000.

Dans ces conditions, on ne peut qu’être sceptiques quand à la compensation financière de l’Etat.

Petit exemple parlant : dans la loi de décentralisation, l’Etat s’engageait à compenser les charges transférées aux départements en 2003. Pour le Val-de-Marne, le département prend en charge le RMI (devenu RSA) l’APA… De plus en plus d’allocataires, des compensations qui n’ont pratiquement pas évolué. Résultat, dette cumulée de l’Etat vis-à-vis du département du Val-de-Marne : 400 millions d’euros. Soit l’équivalent de la construction de 20 collèges.

Dans ces conditions, un seul « choix » reste aux communes : supprimer une partie des services rendus à la population ou augmenter les impôts locaux.

Dans ce contexte, que vont devenir les pans entiers des services publics que département et région auront été contraints d’abandonner ?

Economies ? Les collectivités locales réalisent 73 % de l’investissement public alors qu’ils ne contribuent que pour 10 % à la dette publique. Elles sont donc très peu endettées par rapport à l’Etat et créent des richesses et du travail à travers leurs investissements.

DIMINUTION DRASTIQUE DES ELUS DE PROXIMITE 

Comme si cela ne suffisait pas, la réforme prévoit aussi en 2014 une diminution de la moitié des élus locaux (suppression de 3000 élus). Il est vrai que la fronde vient souvent de ces élus (jugés trop proches de la population ?), on a pu encore le constater avec le très fort vent de contestation au moment de la suppression de la taxe professionnelle, qui a pratiquement fait l’unanimité des maires contre elle, y compris au sein de l’UMP (même Alain Juppé est intervenu sur ce sujet).

 Economies ? La plupart de ces élus (conseillers municipaux) sont bénévoles et ceux qui reçoivent une indemnité (maires, adjoints, conseillers généraux et conseillers régionaux) représentent en tout une dépense de 0.04 % de la dépense territoriale.

De plus, leur mode de scrutin change : on assiste ainsi à la création de conseillers territoriaux, qui seront à la fois, pour certains, conseillers régionaux et conseillers généraux.

Leur élection, au scrutin uninominal à un tour (celui qui arrive en tête est élu, même s’il n’a pas 50 % des suffrages), risque de renforcer le bipartisme et donc de laminer toutes les formations politiques qui proposent un véritable projet alternatif. De plus, ce mode d’élection sonne le glas de la parité puisque l’on vote pour une personne, et non plus pour une liste.

Moins d’élus, donc moins de représentants, moins de possibilité de faire entendre sa voix.

Les élus locaux vous connaissent, ils vivent parmi vous, ils savent ce qui se passe dans nos villes, dans nos quartiers. Par cette proximité, ils peuvent – dans la mesure des possibilités budgétaires et des moyens d’action qui leurs sont octroyés par la loi – mieux répondre à vos attentes, à vos besoins.

Cette refonte du mode de scrutin et du nombre d’élus (accompagné au passage par un charcutage électoral des circonscriptions) met à bas la loi de décentralisation qui, si elle était contestable quand aux moyens qui n’ont pas suivi les transferts de charges, avait au moyen l’énorme avantage de rapprocher les instances décisionnaires des citoyens.

MOINS D’ELUS , MAIS AUSSI MOINS DE COMMUNES .

Le projet de loi favorise l’intercommunalité. Nous devrions plutôt dire oblige les communes à s’organiser en intercommunalité. Pourquoi pas s’il s’agissait de mettre en œuvre une véritable politique de solidarité et de développement harmonieux des territoires. Encore faudrait-il que ces rapprochements soient librement consentis, qu’ils soient le fruit d’une véritable concertation entre élus représentatifs de ces communes. Or qu’en est-il ? Ce sera en réalité le préfet qui aura le dernier mot. Il pourra approuver les propositions des élus, les refuser, il aura même le pouvoir d’obliger des communes à une intercommunalité imposée d’en-haut. Un mariage forcé en quelque sorte.

Dans la foulée et pour aller jusqu’au bout de la logique de casse, il est aussi prévu la disparition pure et simple des communes qui constituent cet établissement public intercommunal : il suffit pour cela que 2/3 des communes représentant plus des 2/3 de la population soient d’accord. On constitue alors une nouvelle commune. Qu’importe si un tiers des communes n’est pas d’accord ? Celles-ci disparaîtront !

Pour mieux orchestrer cette disparition programmée, on crée les métropoles.

GRAND PARIS.

Première des métropoles créée, elle constituera un test grandeur nature.

Ce projet, cher au chef de l’Etat, est sans doute le plus dangereux pour la survie même des départements et des communes qui y sont intégré (dont Choisy-le-Roi).

Le projet va bon train et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il se soucie très peu de l’avis des élus et de la population.

Il prévoit d’agréger à Paris tous les départements de la petite couronne.

Transports

Il se dessine pour l’instant comme un super métro automatique, surnommé « le grand huit » par les médias et qui relie entre eux 7 pôles de développement  (centres d’affaires, futurs centres de recherche et gares TGV et aéroports) essentiellement situés en Seine-St-Denis et en Yvelines . Un seul pôle en Val-de-Marne : Villejuif. Un autre point desservi : l’aéroport d’Orly.

Or le conseil général du Val-de-Marne, la région et les élus avaient des projets pour favoriser les transports en Ile-de-France (pour ses structures industrielles mais aussi pour favoriser les déplacements quotidiens de ses milliers d’habitants). Le projet ORBIVAL , qui faisait pourtant consensus en reliant la Seine-St-Denis aux Hauts-de-Seine en traversant tout le Val-de-Marne devait créer 20 stations. Sur celles-ci, seules 4 ont été retenus dans le projet du Grand Paris.

Le plan de modernisation des transports franciliens engagé par la région à travers le STIF est fortement remis en question par la décision unilatérale de l’Etat de transférer les biens du STIF (gares et équipements), à la RATP. Comment emprunter lorsque l’on ne peut plus offrir de garantie ?

Le Grand Paris serait-il uniquement un super métro ?

Les attributions de la métropole

Presque toutes les attributions des communes qui composent une métropole passent à celles-ci (développement économique, urbanisme, habitat, transport, éducation, infrastructures, sécurité, eau et assainissement, culture).

La commune ne représente donc plus rien puisqu ‘elle ne décide plus de rien.

La Société du Grand Paris

Est prévue la création d’un « établissement industriel et commercial » (EPIC), nommé « Société du Grand Paris » dans lequel l’Etat aurait la majorité absolue et pourrait donc décider de tout tout seul, du tracé de la ligne de métro à l’urbanisme.

Les communes ne décideront donc plus de l’aménagement de leur territoire (logements sociaux, services publics…). De plus, elles devront payer si elles veulent entrer dans la société du grand Paris, alors qu’elles sont intégrées d’office à la métropole (un comble !). Selon que la commune sera riche ou misérable…

DANS TOUT CE PROJET, RIEN N’EST DIT SUR LES DESEQUILIBRES ECONOMIQUES ET SOCIAUX, RIEN SUR LE LOGEMENT, RIEN SUR LES SOLIDARITES.

L’EXISTENCE MEME DE NOTRE COMMUNE QUI EST EN JEU. NE LAISSONS PAS FAIRE !

 

 

Qui va payer ?

Vous bien sûr. En tant qu’usager des transports, vous verrez une augmentation des tarifs de 2% en plus de l’inflation pendant 15 ans. En tant que contribuable, vous paierez une taxe spéciale d’équipement du Grand Paris estimée à 20 € en moyenne par foyer.

Les collectivités locales, elles, doivent augmenter de 4.2 % leur participation, entraînant inévitablement une hausse de la fiscalité locale.

MISE EN PERIL DES SERVICES PUBLICS

Dans le même temps, on assiste à une remise en cause sans précédent des services publics.

·        Non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite

·        Transformation de la Poste en société anonyme (et cela malgré le refus de milliers de Français qui se sont mobilisés dans la France entière)

·        Fusion des ANPE et des ASSEDIC créant une surcharge de travail et une désorganisation, permettant ainsi de passer au privé une partie de leurs attributions.

·        Fermetures de services et manque de plus en plus criant de personnel dans les hôpitaux (la grande majorité des chefs de service menace de démissionner, la qualité des soins étant clairement en danger)

·        Non remplacement des personnels dans tous les services publics (diminution des postes de professeurs, de personnel des musées,…)

·        Remise en cause du statut de la fonction publique (avec la multiplication des postes de vacataires ou de contractuels, CDD... )

Asphyxie financière, limitation drastique du pouvoir des élus locaux, disparition de certaines communes et départements, tout est fait pour mettre à bas la démocratie locale et les services publics.
D’autres choix sont possibles

 

Tous s’accordent à le reconnaître, Obama le premier, si la crise a été moins dévastatrice en France que dans d’autres pays, c’est grâce à son modèle social. Des pans entiers de notre économie reposent encore sur le service public, ce qui a permis d’atténuer, certes dans une trop faible mesure, les effets de la crise.

Bien sûr, ce  n’est pas idéal, beaucoup de choses sont à revoir. Mais réformer ne veut pas dire casser. Surtout lorsque l’on veut détruire ce qui nous a permis de résister. Les collectivités locales sont le maillon essentiel de la solidarité en France. Plus que jamais, nous en avons besoin pour développer toujours plus de services publics.

Dans un contexte de crise financière, on ne peut continuer à donner carte blanche à ceux qui nous précipitent dans le gouffre.

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 20:11

Sarkozy-Massacre-Region.jpgActuellement en débat au Parlement, la réforme des collectivités locales, si elle était appliquée en l’état  aurait des conséquences néfastes sur la vie quotidienne des choisyens. Cette loi menace gravement l’existence même de notre commune et de notre département. Le gouvernement envisage tout simplement de regrouper de force les collectivités en inventant un nouveau type de collectivité : les métropoles, avec  à terme, la disparition pure et simple des communes composant ces métropoles. En effet, la liste des transferts de compétences prévues par les textes de cette réforme montre que les métropoles phagocyteront les attributions des communes qui les composent. Développement économique, urbanisme, habitat, transport, éducation, infrastructures, sécurité, eau et assainissement, culture relèveront de ces nouvelles entités. Les seules compétences restant attribuées à notre ville concerneraient l’entretien des bâtiments et des routes, l’action sociale et la petite enfance. Pour être plus précis, dans le cadre  de la création du « Grand Paris », ce ne sont plus les élus et les habitants de Choisy le Roi qui auraient le pouvoir d’aménager et de structurer leur ville comme ils le souhaitent, mais bien les représentants de l’Etat qui aurait tout pouvoir pour aménager et préempter à la place de notre commune et de nos élus, sans même demander leur avis, des terrains jugés nécessaires pour faire avancer les projets gouvernementaux. Ce serait la fin par exemple, du principe de mixité sociale que nous nous efforçons de mettre en œuvre lorsque nous engageons la création de logements…On voit bien l’importance de l’enjeu qui se dessine.


En fait, c’est le retour d’un Etat qui ne paye rien mais qui commande tout. Car, ce qu’il construirait sur nos terrains, ce ne sont pas des écoles et des équipements publics, mais du logement, des bureaux, sans justement se préoccuper des équipements publics qui accompagnent ces constructions.


Quel avenir pour tous les services rendus aux habitants et aux citoyens de notre ville si cette réforme gangrène notre pays tout entier ? Cela commencera, soyez en surs par une accélération du sacrifice des services « les moins rentables », des populations les moins solvables, des territoires les plus défavorisés. Est-ce ainsi que les hommes doivent vivre au 21è siècle ? On entend partout parler de « développement durable » mais quand va-t-on entendre parler de « développement humain durable »?


Le Président Sarkozy martèle à qui veut l’entendre : « trop d’élus coutent trop cher » Nous avons entendu, en séance du Conseil Municipal, le Président du groupe « Vivre à Choisy » déclarer que les élus, en s’opposant à cette mesure, défendaient en fait leurs privilèges. Il faut dire la vérité aux choisyens, les indemnités des élus représentent 0,05% du budget de notre ville et il y a à travers tout notre pays, 450 000 élus qui sont des bénévoles.


Moins d’élus, c’est moins de proximité, moins de démocratie. Vers qui se tourner quand rien ne va plus ? Ce ne pourra pas être le nouveau « conseiller territorial », élu dés 2014, qui endossera  à la fois le rôle de conseillers général et de conseiller régional. Un super élu en quelque sorte, qui sera loin du « terrain » et qui ne pourra, de toute façon, pas assumer  pleinement ses responsabilités.


Alors, pour justifier sa démarche, le gouvernement met en cause les collectivités territoriales, comme étant à l’origine d’une part croissante des déficits publics, les accusant de déficiences, voire de laxisme dans leur gestion, et les met en demeure de pratiquer la rigueur financière et de réduire leur service public ainsi que leur dépenses sociales. Pourtant, le solde négatif des collectivités étaient de 0,4% du PIB en 2007 contre 2% à celui de l’Etat alors que les collectivités, nous le savons, assurent les 3 /4 des investissements publics et que la perspective pour 2009 est que le déficit de l’Etat sera de 104 milliards d’euros, représentant 4% du PIB.

 l’Etat tente d’étrangler financièrement les communes. Depuis des années, nous faisons des propositions pour réformer les finances des collectivités locales, pour une fiscalité plus juste et équitable. La proposition gouvernementale de supprimer la taxe professionnelle et de la remplacer par une contribution économique territoriale ne va pas dans le sens de l’équité sociale. Cette mesure, nous le disons clairement risque à terme de faire supporter aux seuls ménages, ce cadeaux fait aux grandes entreprises. A Choisy, la taxe professionnelle représente 7 millions d’euros sur le budget de notre commune, soit 26 % de nos produits fiscaux. Devrons-nous à terme, augmenter les impôts locaux de près de 37% pour compenser ce manque de recette. 7 millions d’euros, c’est le coût de construction et de fonctionnement d’une école maternelle.


Qu’on ne vienne pas nous dire que nous faisons de la politique fiction. Les exemples sont malheureusement légions des transferts de compétence de l’Etat en  direction des Collectivité locales, non compensés financièrement.


Qu’on ne vienne pas nous dire non plus, que la suppression de la taxe professionnelle va relancer la compétitivité de nos entreprises. En 2008, ce sont 227 milliards d’euros de bénéfices qui ont été réalisés par l’ensemble des entreprises françaises (chiffre à rapprocher des 320 milliards d’euros qui constitue le budget annuel de l’Etat) et cela, malgré 87 milliards de frais financiers facturés aux entreprises par les banques. Si on veut favoriser la compétitivité des entreprises, c’est peut être de ce coté là qu’il faut voir, non... ?? Il ne faut pas supprimer la taxe professionnelle, mais la moderniser. Aujourd’hui, ce sont les secteurs de l’énergie, de l’industrie et des transports qui sont le plus assujetti à la TP puisqu’ils représentent les 2/3 des rentrées fiscales alors qu’ils ne produisent que le 1/3 de la valeur ajoutée.


Le système bancaire et la grande distribution ne représentent qu’un tiers des rentrées fiscales alors qu’ils produisent les deux tiers de la valeur ajoutée. Ce sont 5000 milliards d’euros qui sont ainsi gelés dans le système financier, 5000 milliards d’euros qui n’ont d’autre vocation que de rapporter 2 à 3% de dividendes supplémentaires, soit bon an, mal an de 100 à 150 milliards d’euros. L’Association Nationale des Elus communistes et Républicains réclament que ces actifs financiers soient taxés sur la base de 0,5%, générant ainsi 25 milliards de rentrées fiscales supplémentaires qui pourraient s’ajouter au 28 milliards de la taxe Professionnelle
, permettant ainsi aux collectivités de pratiquement doublé leurs investissements qui, actuellement, il faut aussi le prendre en compte, génèrent 850 000 emplois par an. Pour notre ville, si les mesures que nous préconisons étaient appliquées, ce seraient environ 5 millions d’euros supplémentaires qui viendraient bonifier notre budget.


Il faut absolument refonder le financement des collectivités locales afin de leur permettre d’investir dans l’intérêt du bien commun. L’Association des Elus Communistes et Républicains préconise la constitution d’un grand pôle public financier, prenant appui sur les établissements financiers actuellement investis de missions publiques, ou qui pourraient l’être à nouveau, comme la Caisse des Dépôts,
la Banque Postale, la Caisse Nationale de Prévoyance, Oséo. Renforcé par le rachat des établissements en difficultés, ce pôle financier public viserait, sous le contrôle des élus, des salariés, des épargnants, à développer des crédits à long terme pour les investissements, notamment ceux des collectivités publiques.


Ces mesures nous permettraient à Choisy comme ailleurs de rénover, par exemple, une rue par an, de ne pas avoir à choisir, à faire des choix sur la nécessité de tels ou tels travaux plutôt qu’un autre, à différer des améliorations, des embellissements de quartier.


On le voit, les mesure annoncées visent véritablement à centraliser le pouvoir décisionnaire, permettre à l’ Etat  de prendre seul, des décisions engageant notre vie quotidienne, sans se soucier des particularismes locaux, des véritables besoins des populations. Il ne faut pas laisser faire. Il faut faire front et dire « non » à ce véritable déni de démocratie. Le meilleur moyen de la faire c’est de se servir du bulletin de vote « Front de gauche » aux élections régionales du 14 mars prochain.

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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 11:54

La réunion de la gauche anticapitaliste du 10 novembre a consacré l’échec des discussions en vue de constituer des listes unies de la gauche anticapitaliste (NPA – PCF – PG et autres organisations telles que Gauche Unitaire, République & Socialisme, La Fédération, Les Alternatifs…) ; échec qui sera vraisemblablement entériné par les votes des militants NPA ce week-end (5 et 6 décembre).

Les différentes organisations anticapitalistes n’ont pourtant jamais été si proches d’un accord électoral :

Ø     Elles se sont entendues sur le 1er tour : listes d’union de la gauche anticapitaliste sur un programme de rupture avec le capitalisme basé sur la réalité des compétences régionales ;

Ø     Elles se sont entendues sur le 2ème tour : fusion proportionnelle au nombre de voix recueillie avec les autres listes de gauche (PS, écologistes) à l’exclusion du Modem, pour battre la droite ;

Ø     Elles ne se sont pas entendues sur le « 3ème tour » : la participation ou non aux exécutifs régionaux avec les autres listes de gauche dans les régions gagnées ou conservées par la gauche.

Ce point, « le 3ème tour », la répartition des postes au sein des exécutifs régionaux peut sembler de second ordre. Il peut sembler n’être qu’un prétexte à une querelle d’organisation. Il n’en est rien. Ce point est au contraire un point essentiel de divergence sur la conception même de ce que doit être la gauche anticapitaliste, j’y reviens dans le 1er § de ce billet.

Néanmoins, eu égards aux enjeux, la nécessité de faire apparaître une alternative crédible et porteuse d’espoir face à la crise économique et à la politique libérale, cette divergence paraît moins importante que l’impérieuse nécessité de s’unir, j’y reviens dans le 2ème § de ce billet.

L’impossible unité

Après des semaines de discussions à la recherche d’un accord, la rupture entre le NPA d’un côté et le Front de Gauche de l’autre a donc eu lieu sur un unique point : faut-il ou non participer à la co-gestion des régions avec la sociale-démocratie dans le contexte d’une société qui reste capitaliste ?

Pour le PCF et le PG, comme pour le NPA, c’est « oui » à 3 conditions :

Ø     Reprise des points essentiels du programme ;

Ø     Rapport de force permettant de mettre en œuvre ce programme ;

Ø     Non participation du Modem à ces exécutifs.

La divergence porte sur la notion de « rapport de force permettant de mettre en œuvre ce programme ».

Ø     Pour le NPA, cela signifie que la gauche anticapitaliste doit être majoritaire au sein de l’ensemble de la gauche, afin d’être en mesure d’imposer sa politique à ses partenaires.

Ø     Pour le Front de Gauche, cela signifie que la gauche anticapitaliste doit avoir suffisamment d’élus (une minorité de blocage) afin d’être en mesure de ne pas se faire imposer leur politique par ses partenaires.

Divergence minime en apparence, mais qui cache une vraie divergence politique de fond : quelle est la voie à suivre pour rompre avec le capitalisme. Schématiquement :

Ø     Pour le PCF et le PG, la participation à des exécutifs permet de rendre crédible ses idées en les mettant en œuvre et en pratique, quand bien même cela nécessiterait de faire parfois des compromis avec la sociale-démocratie.

Ø     Pour le NPA, le fait de ne jamais faire de compromis avec la sociale-démocratie permet de rendre crédible  ses idées.

Cette divergence de stratégie part d’une idée commune et largement partagée : aujourd’hui, l’ « hypothèse communiste », c'est-à-dire la transformation de la société pour rompre avec le capitalisme n’est pas une idée crédible dans la population, elle s’apparente à une chimère, un beau rêve, mais irréaliste. Pour rompre avec le capitalisme, il faut d’abord rendre crédible cette hypothèse communiste. Chacun estime connaître « le » seul et unique chemin pour y parvenir.

La nécessaire unité

Or, à mes yeux aujourd’hui, le problème de la crédibilité de l’hypothèse communiste ne se pose plus en termes de stratégie : participer ou non à la cogestion du système capitaliste et y démontrer ou non qu’on puisse par ce biais transformer la société. Cette stratégie était valable alors que le PCF était un « parti de masse » au dessus de 10% dans les urnes, une des forces qui pèse dans la société et que les organisations trotskistes entendaient grignotées.

Aujourd’hui, le PCF est à lui seul a moins de 5%, et encore loin des 10% même avec le renfort du Front de Gauche. Le NPA l’a sans doute quelque peu grignoté, mais c’est à peine suffisant pour atteindre les 5%, et en aucun cas pour dépasser les 10% Aucune de ces forces ne peut plus aujourd’hui se prétendre « parti de masse ».

Or, c’est là que réside aujourd’hui la question de la crédibilité, plus que dans la stratégie de participation ou non aux exécutifs : l’existence d’un parti de masse, suffisamment important pour peser dans le paysage politique et apparaître comme un recours possible.

C’est pourquoi l’unité est aujourd’hui indispensable et dépasse l’enjeu de la participation ou non aux exécutifs dans le cadre d’une élection :

Une gauche anticapitaliste au dessus de 10% dans les élections, au moment où la crise économique fait la démonstration de l’échec du capitalisme, c’est un enjeu qui va au-delà d’une élection régionale, au-delà d’une élection. Ce serait un signe fort, réel, concret, qu’il existe une alternative possible au capitalisme et qu’elle est partagée par un nombre important de concitoyens. Cela rendrait à nouveau crédible l’hypothèse communiste. L’unité est aujourd’hui nécessaire et indispensable, non pas pour l’avenir des régions, mais pour l’idée même qu’on puisse un jour rompre avec le capitalisme.

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12 novembre 2009 4 12 /11 /novembre /2009 10:37
 Lors de son Conseil National (CN) du 24 et 25 octobre, le PCF a rendu public son offre nationale, qui selon les statuts du PCF sera votée par les adhérents les 19, 20 et 21 novembre, région par région. En effet, les statuts du PCF donnent à chaque région le libre choix de sa stratégie régionale et de l’établissement de ses listes. Il ne peut donc pas être exclu que des régions fassent le choix d’une stratégie autre que l’offre nationale.

 

Néanmoins, cette offre sera la base de réflexion des conférences régionales et mérite d’être étudiée de prêt :

La situation politique

Le PCF fait bien sûr un constat très amère et très dur des conséquences de la crise économique et de la politique gouvernementale « politique injuste et égoïste au service de la seule classe dominante, des privilèges de l’argent, et des logiques de rentabilités ».

 

Le PCF veut croire que « cette politique est maintenant régulièrement et massivement contestée », vision optimiste à mes yeux. Malgré l’indéniable succès de la votation citoyenne pour la défense de La Poste, le souffle des grandes manifestations du 1er trimestre 2009 est retombé. Combien y’avait-il de manifestants le 22 octobre pour la journée nationale de défense de l’Industrie ? « Une attente et une disponibilité nouvelles mûrissent dans le pays ». J’ai peur que le PCF ne pratique la méthode Coué.

 

Le PCF porte par contre un regard dur sur l’état actuel des forces de gauche « le risque est grand qu’elles se dispersent, se divisent » : « alliances au centre, primaires ouvertes (…) instrumentalisation de la question écologique à des fins de recomposition(…) ». Le PCF rejette ainsi dos à dos les Verts, le PS et le NPA « Le PS parle de rassemblement à gauche mais n’opère pas de clarification forte sur son projet et entretien le flou sur des alliances de second tour avec le Modem. Les Verts parlent eux aussi de rassemblement à gauche mais les listes Europe Ecologie poursuivent la construction de rassemblements hétéroclites aux contours et aux objectifs politiques très ambigus. Le NPA quant à lui persiste à refuser la nécessité de travailler à des majorités de gauche. » Si j’approuve la perception du PCF sur le PS et les Verts, je suis moins en accord concernant le NPA. (Cf. la suite du document et la question de la participation aux exécutifs)

 

Enfin, le PCF déclare « coupure irrémédiable de la gauche en deux (…) les fausses pistes ne manquent pas ». Si, notamment à l’occasion des résultats des Européennes, le PCF a déjà exprimé qu’il ne se situait pas dans le camp de la social-démocratie, pour lui des ponts existent encore entre la gauche anticapitaliste et la gauche social-démocrate. Je ne suis bien évidemment pas en accord avec cette opinion, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire (Quelle suite à donner au Front de Gauche ?). Il s’agit aussi d’un point de divergence profond tant avec le NPA ( déclaration du comité exécutif du NPA « pour un rassemblement de la gauche radicale ») qu’avec le PG (« le PS annonce clairement qu'il n'entend pas aller plus loin que ce que le MODEM peut accepter. Cette confusion, dorénavant entretenue dans toutes les élections est un adversaire permanent de la mobilisation à gauche.
Dans ce contexte, notre responsabilité est de proposer un autre chemin, »  (
déclaration du Conseil National du Parti de Gauche)

 

Le projet

Le PCF propose des majorités régionales « résolument ancrées à gauche », pour « faire émerger des choix politiques alternatifs aux logiques capitalistes et aux modèles productivistes » et en définit un « triple enjeu »

 

Les orientations politiques : « Relais et amplificateurs de la politique de la droite » ou « pôles de résistance à cette politique (…) pôles d’initiatives, de luttes et de propositions ». A cet égard, sans établir de réel programme, le PCF avance quelques pistes en rupture avec les logiques capitaliste « la sélectivité des crédits pour favoriser l’emploi, la formation, la recherche, le respect de l’environnement » ; « de nouveaux pouvoirs donnés aux salariés dans les régions et les entreprises pour décider et contrôler l’utilisation des fonds distribués » « la conquête de nouveaux pouvoirs pour les salariés et leurs organisations, pour les citoyens, dans les entreprises comme dans les territoires ».

 

L’enjeu démocratique :  Il s’agit de s’opposer à la « concentration et la confiscation des pouvoirs » notamment à l’occasion de la réforme des collectivité locale. « La campagne des élections régionales doivent permettre (…) de construire une large riposte, de revendiquer que les assemblées locales et les citoyens soient consultés sur un tel boulversement territorial. »

 

L’alternative politique à gauche : Le PCF souhaite des majorités « clairement ancrées à gauche ». Tout en nuançant « des bilans contrastés », le PCF assume sa participation aux exécutifs passés qui « ont permis dans un grand nombre de régions de réelles avancées ». Pour le PCF « la gauche mobilisera si elle va au devant des électeurs avec un projet clair et combatif  (…) elle ira au contraire à l’échec si elle mise sur des calculs politiciens qui la conduisent à composer avec les idées libérales »

 

La stratégie

Le PCF « lance un appel à toutes les forces, à toutes les femmes et les hommes de gauche représentatifs des courants politiques progressistes comme du mouvement syndical, social , associatif », large rassemblement qui n’exclue pas à priori les forces de la gauche radicale avec qui le PCF discute au sein du groupe de travail de la gauche radicale : NPA, Fédération, Alternatifs.

Ces listes par contre ouvrent « un autre choix à gauche que celui porté par le PS ou Europe-Ecologie », dans le but de « faire bouger le curseur à gauche ». Cela implique également des fusions « à l’exclusion du Modem ».

J’apporte ici un commentaire personnel « majorité ancré à gauche », « faire bouger le curseur à gauche », des phrases pratiquement identiques ont déjà été entendue… pour justifier la participation à la gauche plurielle. Chacun en fera le bilan, pour moi, plus que les 35 heures, c’est Jospin devant Villevorde « l’Etat ne peut pas tout » et Gayssot (ministre communiste, cheminot de son état) ratifiant à Bruxelles le paquet ferroviaire ouvrant la voie à l’ouverture à la concurrence du ferroviaire français. Autant dire que ce ne sont pas des références positives. Ces phrases justifient à mes yeux certaines réticences du NPA (« Le PCF se situe dans une perspective de reconduction d’une politique d’union de la gauche » déclaration du comité exécutif du NPA « pour un rassemblement de la gauche radicale »)

 

Le PCF propose « de travailler sans ambiguïté au lendemain du premier tour à la fusion des listes de gauche et écologistes (…) dans le respect de l’influence de chacune de ces listes », proposition identique dans le sens aux termes de « fusions techniques » et « fusions démocratiques » employés respectivement par le NPA et le PG.

Le PCF propose également « si les conditions en sont créées de travailler à leur mise en œuvre, jusque dans les exécutifs régionaux ». Le PCF ouvre la possibilité à une participation conditionnelle du PCF aux exécutifs, conditions qui restent à déterminer. C’est la position du PG, pas tout à fait incompatible avec celle du NPA :   Certes, dans une récente déclaration, celui-ci dit : « il faut enregistrer qu’existent deux gauches dotées de programmes contradictoires qui interdisent de gérer ensemble les régions » (déclaration du comité exécutif du NPA « pour un rassemblement de la gauche radicale »). Néanmoins, à l’issu des réunions unitaires de la gauche radicale, à l’initiative du NPA, il a été acté, notamment par le NPA concernant la participation aux exécutifs : « aucune des forces du groupe de travail ne dit « jamais par principe », aucune ne dit « toujours » ».   Néanmoins, pour le NPA, les conditions posées sont : soit avoir une majorité régionale, soit le renoncement du PS au social-libéralisme ; conditions impossibles à réaliser qui reviennent pourtant à un « jamais ».


En conclusion

Avec son offre politique « le pire a été évité », le PCF n’a pas fait le choix de l’union de premier tour avec le PS, voir avec les Verts. Il a fait le choix de reconduire le Front de Gauche. Néanmoins, à mes yeux, le PCF reste au milieu du gué, pas tout à fait encore prêt à rompre tous les ponts avec le PS, pas encore tout à fait prêt à s’afficher dans le camp de la gauche anticapitaliste.

 

C’est ainsi que les termes « majorité ancré à gauche » et « curseur à gauche » qui flirtent avec la social-démocratie font jeu égal avec les termes « politiques alternatifs aux logiques capitalistes ».  C’est ainsi que le PCF tape un coup sur le PS, (« Le PS parle de rassemblement à gauche mais n’opère pas de clarification forte sur son projet et entretien le flou sur des alliances de second tour avec le Modem »)  un coup sur le NPA (« Le NPA quant à lui persiste à refuser la nécessité de travailler à des majorités de gauche. »)

 

Quant au NPA, il a commencé à évoluer sur le chemin de l’unité de la gauche radicale (« Il est temps de s’unir dans la durée et dans la clarté ». De se rassembler dans les luttes et dans les élections » (déclaration du comité exécutif du NPA « pour un rassemblement de la gauche radicale »)). D’ailleurs, il faut lui reconnaître être à l’origine du processus de discussion entre les différents partis de ce qu’il appelle la « gauche radicale » : NPA, PCF, PG, mais aussi Fédération, Alternatifs, M’Pep, GU, République & Socialisme… Mais lui aussi reste sur le bord du gué et ne tend la main qu’à moitié, puisqu’il n’a fait que des demi avancées concernant un point essentiel : aller aux élections dans le but de prendre des responsabilités et d’y faire la démonstration de la pertinence de son programme (« il faut enregistrer qu’existent deux gauches dotées de programmes contradictoires qui interdisent de gérer ensemble les régions » (déclaration du comité exécutif du NPA « pour un rassemblement de la gauche radicale »)) qui semble une fin de non-recevoir sauf à réaliser des conditions impossibles : renoncement du PS à son propre projet ou majorité de la gauche radicale en région.

S’agit-il d’une peur légitime de devoir assumer l’innassumable, comme le PCF l’a fait à tord lors de sa participation à la gauche plurielle, ou s’agit-il d’un faux prétexte pour justifier le cavalier seul comme aux européennes ?

 

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12 octobre 2009 1 12 /10 /octobre /2009 22:00

Le NPA, le PCF, le PG, la Fédération, les Alternatifs, GU, le M'Pep et d'autres organisations de la gauche anticapitaliste ont initié une démarche visant à chercher une unité lors des élections régionales de 2010 et ont émis un premier texte commun. le 28 septembre.

 Les disussions ont pour l'instant lieu au niveau des directions de chaques
 organisation et leur issue n'est à ce jour pas certaine. Une amicale mais ferme pression des bases militantes est aujourd'hui nécessaire pour faire avancer les disussions.

 C'est pourquoi je vous invite à signer et faire signer cette pétition pour une union de la gauche anticapitaliste aux régionales.

Allons ensemble aux régionales!
Soutien citoyen à la démarche unitaire initiée par la déclaration du 28 septembre 2009
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18 septembre 2009 5 18 /09 /septembre /2009 13:24

Le PCF, le NPA et le PG viennent à quelques jours d’intervalle de publier des documents d’orientations concernant leurs stratégies respectives aux élections régionales de 2010, orientations confirmées par leurs dirigeants et portes paroles respectifs lors de la Fête de l’Humanité. La question du rassemblement de la gauche est au cœur de ces trois documents concomitants dans le temps. L’analyse croisée de ces trois documents peut être utile pour dégager des perspectives :

 

Au NPA (déclaration du comité executif du NPA) :

Le NPA condamne fortement le « déplacement à droite d’une partie de la classe politique », à savoir le rapprochement des Verts, du PS et du Modem, illustré par la rencontre entre Vincent Peillon (PS) Daniel Cohn-Bendit (Vert) et Marielle de Sarnez (Modem)… ainsi que Robert Hue donc chacun saura, je l’espère qu’il n’y représentait que lui-même et en tout cas pas le PCF.

Pour le NPA : « Il faut se prononcer clairement pour un rejet national, explicite, dans les 22 régions, de toute alliance de premier ou de second tour comprenant le Modem. »

C’est pourquoi, le NPA « propose sans attendre au PCF, au PG, à LO, à la Fédération, aux Alternatifs de se rassembler. »

Dans cette déclaration,  le NPA ne parle pas de sa position face au PS au second tour. On sait cependant qu’Olivier Besancenot a déjà déclaré être prêt à accepter une « fusion technique » au second tour dans le but de battre la droite.

 

Au PG (déclaration du secrétariat national) 

Le PG condamne dans des termes à peine moins forts que le NPA le « glissement des socialistes vers le Centre ». Selon le PG, le PS a choisi l’alliance avec le Modem « et le programme qui va avec », programme qui n’est bien sûr pas celui de « la rupture avec les logiques capitalistes »

Pour le PG, l’objectif est de « contester le leadership social-démocrate à gauche » par l’élargissement d’un Front de Gauche qui ne saurait « se décliner au pluriel ni être à géométrie variable selon les élections ». C’est pourquoi le PG propose un « paquet » : « l'engagement à s'unir pour les élections régionales, présidentielles et législatives, de toutes les forces désireuses de construire une alternative politique à vocation majoritaire en rupture avec les logiques capitalistes et les modèles productivistes ».

A ce titre, le PG n’approuve pas la volonté du PCF d’inclure le PS dans des ateliers d’élaboration du programme du Front de Gauche, ce qui ne peut être selon lui que « la source de confusion et d’illusion ».

Aux élections régionales, le PG propose une « fusion démocratique avec les autres listes de gauche ». Le terme « fusion démocratique » indique une fusion sur le principe du rapport de force, du nombre de voix respectifs de chaque liste et conditionne la participation la participation aux exécutifs «en fonction du contenu et du rapport de force d’une part, et des accords du PS avec le Modem d’autre part ».

 

Au PCF (rapport introductif de Pierre Laurent),

Au PCF, la discussion est encore en court. Si Pierre Laurent, n°2 du PCF a fait un rapport introductif présentant des projets d’orientations, le Conseil National n’a pas encore tranché et il n’existe pas de déclaration définitive. Un vote des militants sera organisé mi-novembre pour décider de la stratégie à suivre. Néanmoins, ce rapport introductif, ainsi que la discussion qui s’en est suivi donne quelques indications :

Si le PCF a dans d’autres déclarations fortement condamné le rapprochement PS-Modem et s’est désolidarisé de Robert Hue qui participait à la rencontre organisé par Vincent Peillon, il renvoie aujourd’hui dos à dos NPA et PS : « On nous somme de choisir, il faudrait soit renoncer à l’ambition d’un projet transformateur, soit renoncer au pouvoir. »

L’ambition du PCF pour les régionales est de « travailler à des projets régionaux utiles à combattre la crise et les logiques financières capitalistes ». Pour se faire, il espère rallier toutes les composantes de la gauche :  les socialistes: « ne renoncez pas face à la crise, ne vous perdez dans des alliances avec le Modem qui désespèrent le peuple de gauche, ouvrez avec nous le débat de projets à gauche » ; les verts : «  nous serons plus forts et plus efficaces pour imposer de nouveaux modes de développement si nous nous attaquons ensemble aux logiques de rentabilité, prédatrices pour les hommes et la nature » ; le NPA, « ne ratez pas une fois encore le coche de l’unité, ne vous retirez sur l’Aventin quand il s’agit d’aller disputer le terrain des majorités de gestion » 

C’est dans cet optique que le PCF veut ouvrir les ateliers du Front de Gauche aussi bien au NPA qu’au PS.

Quant à la stratégie de premier ou de deuxième tour, là encore, le PCF ne désespère pas de pouvoir amener le PS sur ses positions : « Pourquoi par exemple décréter aujourd’hui que nous ne serions capables que de fusions techniques au second tour ? Notre ambition est toute autre.
L’offre politique que nous voulons construire vise bel et bien ces deux objectifs : des projets de qualité réellement ancrés à gauche, et leur mise en oeuvre effective »

 

En conclusion

Le PG et le NPA sont sur des positions quasiment similaire et abordent frontalement la question des alliances : engagement à conduire des listes autonomes du PS au premier tour, et fusion avec réserve avec les autres listes de gauche au second tour. Entre les termes « fusion technique » et « fusion démocratique », on peut penser qu’un terrain d’entente peut être trouvé. C’est ainsi que le PG émet l’idée qu’il pourrait fusionner au second tour avec une liste PS, mais ne pas participer à l’exécutif en cas d’alliance avec le Modem ou si le contenu du programme de l’exécutif ne lui convient pas, ce qui est très proche de la position du NPA.

 

Le PCF n’a pas encore officiellement décidé de sa position finale. En attendant, il persiste à ménager la chèvre et le chou, à dire que l’important est « le projet », dont on peut discuter tout autant avec le NPA qu’avec le PS. Cette attitude me semble irréaliste. Parler d’alliance, c’est « parler du projet qui va avec » pour reprendre les mots du PG. Dans sa déclaration de principe, le PS déclare ainsi « croire en l’économie sociale et écologique de marché », tandis que le NPA est lui « anticapitaliste » comme son nom l’indique. « Croire en l’économie de marché » ou se définir comme « anticapitaliste », ça borne un projet. Le PS d’un côté,  le NPA et le PG de l’autre en sont d’ailleurs bien conscients,  c’est pourquoi tous ont exclus toute alliance avec l’autre.

 

Aujourd’hui, la pierre d’achoppement d’une union de la gauche anticapitaliste semble bien être le PCF, lequel semble avoir les plus grandes difficultés à rompre avec le PS. Ce qui peut en partie se comprendre :

Le PCF a participé aux exécutifs régionaux sortants et leurs bilans sont un peu le sien. Participer à des listes indépendantes du PS sans se déjuger sur sa cogestion des régions avec le PS ne peut prendre un sens que si le PCF parvient à expliquer pourquoi ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. A mon sens, la conversion du PS à l’économie de marché, son rapprochement avec le Modem d’une part, et la création du PG, les offres d’alliances du NPA d’autre part ont créé un nouvel horizon politique qui peut justifier un changement de pied du PCF.

Une autre raison est sans doute la crainte pour le PCF de perdre de nombreux élus, notamment au sein des exécutifs. Une crainte que partagent bien sûr les élus concernés pour leur propre sort. Mais plus largement, les dirigeants et une partie de la base craignent la perte d’influence politique que donnaient ces élus et aussi les financements et donc les moyens d’actions politiques que donnaient ces même élus. Je crains plus pour ma part la perte de crédibilité du PCF s’il fait le choix de suivre le parti hégémonique de la social-démocratie à l’heure ou la gauche anticapitaliste cherche à se rassembler.

 

On comprend néanmoins que le choix ne soit pas facile pour le PCF.

 

Néanmoins, pour difficile que soit ce choix, il faut le faire. Ce choix est le seul qui donnerait une crédibilité et une cohérence à la gauche anticapitaliste, condition indispensable pour qu’elle retrouve la confiance des électeurs : comment dénoncer aux élections européennes la cogestion droite – centre – social-démocratie de l’Europe et avoir fait campagne sur la différence du groupe GUE pour à l’élection suivante cogérer avec la social démocratie - voir avec les centristes - les régions sans à minima des listes indépendantes au premier tour et garder quelques distances au second par l’emploi d’un terme comme « fusion démocratique » ou « fusion technique » ? J’appelle de mes vœux une prise de position sans ambiguïté du PCF à chercher le rassemblement de toutes les forces anticapitalistes, en toute indépendance de la gauche social-démocrate et notamment du PS, avec la recherche d’une formule qui fasse consensus entre le PCF, le PG et le pour le second tour afin de faire barrage à la droite tout en marquant la différence entre les deux gauches, anticapitaliste et social-démocrate.

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